Dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 février 2020, 14 enfants sont morts brûlés vif, dans l’incendie de l’orphelinat de l’Église « Compréhension de la Bible », à Fermathe 55. Quatorze (14) enfants et deux (2) adultes sont morts calcinés, asphyxiés, dans l’incendie de l’orphelinat, à Fermathe 55, dans la commune de Kenscoff. Arielle Jeanty Villedrouin, Directrice Générale de l’Institut du Bien-Être Social et des Recherches (IBESR), qui a déploré ce terrible drame, a fait savoir que cet orphelinat n’avait pas d’autorisation pour fonctionner. Rappelons que sur les 754 orphelinats en Haïti, seuls 35 ont une autorisation de fonctionner. Sur les 764 maisons d’enfants, réparties en Haïti, seulement 35, remplissent les conditions pour un fonctionnement, selon les normes adéquates de sécurité et d’environnement favorable au bien-être des enfants, suivant une enquête menée par l’IBESR en 2019. L’Observatoire haïtien des droits humains (OHDH), dans une note en date du 14 février, a exhorté l’État à fixer les responsabilités des dirigeants de ce centre, dans le drame de la nuit du 13 au 14 février 2020, à Fermathe, et à réglementer, une fois pour toutes, le fonctionnement des centres d’accueil pour enfants. L’OHDH dit condamner « les mauvaises conditions, dans lesquelles vivent des enfants, dans des centres d’accueil pour enfants, qui n’ont même pas, pour la plupart, les autorisations de fonctionnement de l’État haïtien ». L’irresponsabilité de l’État haïtien, via l’Institut du Bien-Être Social et de Recherches (IBESR), est dénoncée dans la gestion des centres d’accueil pour enfants, sur le territoire national. « Plus d’un millier d’orphelinats ou centres d’accueil pour enfants fonctionnent sans autorisation, à travers le pays, et traitent les enfants comme des animaux, en violation de toutes les normes régissant la matière, principalement en violation de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CIDE), signée et ratifiée par Haïti », a rappelé l’OHDH. L’Organisation a encouragé l’IBESR à mener des enquêtes sur les conditions de vie et de fonctionnement des enfants, dans les centres d’accueil, ainsi que sur le mode de fonctionnement de ces dits centres. L’Observatoire haïtien des droits humains en a aussi profité pour présenter ses sympathies aux familles des innocentes victimes de cette tragédie. Pour sa part, Raymonde Antoine Jean, la juge de Paix de Kenscoff, a indiqué que, selon les premiers éléments disponibles, tout laisse à penser que l’incendie de l’orphelinat serait d’origine accidentelle.
Emmanuel Saintus