En français : « Le cri du peuple». Cette musique dont la sortie officielle a eu lieu le 21 janvier 2020, est une adaptation sociale de la bande originale « Nanm mwen kriye», de la chanteuse évangélique, Sandy Almazor. Dans son souci et désir inébranlable, de faire œuvres qui vaillent, par son engagement et participation citoyenne par le biais de l’association culturelle « Pwezi Komedi Ayisyen » (P.K.A). À travers cette structure, l’ingénieur informaticien Rodelyn Almazor, sous son chapeau d’artiste (écrivain et poète avec un goût exquis pour la comédie), offre au public « ayisyen » une nouvelle façon de faire la musique. Profondément ancrée dans le terroir, avec une couleur socio-politique, pour ce cri d’alarme angoissant, par l’emprunt de la voix mélodieuse, sereine et énergique de la très jeune et talentueuse artiste jacmélienne, Johémie Jean. L’initiative s’inscrit dans le cadre de l’apport de son petit grain, minime qu’il soit, à l’œuvre de réflexion autour de la quête de la formule exacte d’approche de la crise socio-économique et politique qui sévit dans toutes les sphères d’activités de la vie nationale. Elle conjugue une artillerie d’efforts de conscientisation de la jeunesse, par la culture, en vue de la résurgence d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes « ayisyen », plus conscients des défis de l’heure, dont le processus de dénouement appelle à l’identification de nouvelles pistes de réflexions et de nouveaux champs d’actions nécessaires à la refondation de notre très chère Patrie, sur des bases plus solides et équitables.
« Par la culture », comme j’aime à me répéter, « Ayiti renaîtra de ses cendres. » Et, certes, cette expérience hors pair, mettant en synergie des jeunes de plusieurs générations, en est la preuve tangible. En effet, PKA est une initiative de Rodelyn Almazor et de celui qui conduit la présente réflexion-appréciation, depuis les États-Unis étant (Texas et Boston), en vue d’un renouveau de souffle à la poésie « ayisyèn », comme l’ont fait Georges Castera, dont je profite pour saluer la mémoire et de tant d’autres, après notre expérience conjointe de production du satyre, sur fond de sarcasmes et de bouffonnerie : «Lamèsi». Il s’agit d’un roman-théâtre qui devrait paraître incessamment, soit dit en passant.
If faut également signaler que la structure a été fondée, au prime abord, sur les réseaux sociaux, avec des groupes respectivement sur Facebook et sur What’sApp, pour par la suite voir le jour officiellement avec un numéro d’enregistrement au Ministère des Affaires Sociales en « Ayiti ». Sur le terrain, il est plus que judicieux de rendre un hommage méritoire à l’infatigable promoteur culturel, écrivain, poète et musicien, Darlin Johancy Michel, qui coiffe et coordonne les activités culturelles, relatives à la poésie et à la musique, toutes tendances confondues. Cet amant de la culture a eu la lourde responsabilité d’être le point focal du projet en « Ayiti », chapeautant ainsi la direction musicale et artistique en tant que maestro qui, à côté de Johémie, a grandement contribué à la réussite de l’adaptation musicale de « Nanm mwen kriye», laquelle a déjà eu son lot de succès frénétique dans le monde évangélique. Il convient de prédire avec confiance que « Pèp la kriye» fera aussi son petit bonhomme de chemin, au chevet de la plus cruciale crise politique et économique que le pays n’ait jamais connu de toute son histoire, laquelle, à la faveur de l’inconscience, de l’insouciance, de l’incompétence et de la méchanceté des classes dominantes, a basculé la politique, aujourd’hui dans toutes ses strates, dans des conditions infrahumaines, invivables pour tout être vivant à qui il reste encore de la dignité.
Plus qu’une adaptation sociale, « Pèp la kriye» est un cri de frustration, de dégoût, de désespoir, de prise de conscience, de désir effréné de changement en profondeur du système corrompu qui mine le pays depuis tantôt deux siècles. C’est l’expression de réclamation de participer à la gestion rationnelle, transparente et durable de la chose publique non seulement, de Rodelyn, de Johancy et de toute l’équipe qui a conduit à un tel délice, mais aussi et surtout celle de la jeunesse et du peuple « ayisyen k ap rele anmwe, li pa kapab ankò ». Du courage et du succès à toute l’équipe de « Pwezi Komedi Kreyòl » dans ses initiatives et particulièrement à la prodigieuse chanteuse, Johémie Jean, dont « le rêve le plus cher est de devenir une référence dans l’univers de la culture « ayisyèn » et particulièrement de la musique », a-t-elle déclaré, lors de la présentation officielle de cette séduction musicale, au cours de la soirée culturelle hebdomadaire au « Vieux four » à Jacmel, durant le cocktail de circonstance.
Architecte Jean Camille Étienne,
25/01/2020
Master en Gestion & Politique de l’Environnement.
Kmi-Lingus.