La résilience de ce peuple, face aux exactions, est sans pareille. Et c’est pour cette raison qu’il vaincra de tous ses ennemis. Les brigades de la mort du Pouvoir, s’activent dans divers coins du pays. Les balles de la police et des gangs, armés par celui-ci, tuent dans divers quartiers et régions du pays. Le peuple a été, depuis toujours, en situation de légitime défense, face aux criminels du régime jovenélien. Cependant, il y a un point à faire valoir, c’est que ce régime s’approche progressivement de sa fin définitive, avec ses actes de cruauté.
Le mercredi 13 novembre dernier a marqué un an, depuis que des individus armés, à la solde du Pouvoir ont envahi le quartier La Saline, faisant plus de 50 morts, des blessés et des violées, selon une enquête du RNDDH. Jusqu’à présent, le gouvernement en place nie encore ce massacre sur lequel l’ONU a publié une enquête, quelques jours après celle du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). À l’occasion du premier anniversaire de ce drame, les parents des victimes ont reçu la visite de plusieurs structures de la société civile dont le RNDDH et l’organisation de Petrochallenger: Nou Pa p Dòmi, qui réclament justice et réparation pour les victimes de ce massacre qu’ils qualifient d’acte odieux. «J’ai perdu mon enfant dans ce massacre», a regretté une femme âgée qui se dit proche du parti politique Fanmi Lavalas. «Jovenel Moïse ne réussira pas à nous faire taire», a dénoncé la femme qui dit que ces gangs armés, proches du pouvoir ne veulent pas entendre parler des mouvements qui demandent des comptes sur l’argent de PetroCaribe. Pour sa part, Marie Rosie Auguste Ducena, du RNDDH, promet d’accompagner les victimes, jusqu’à ce qu’elles trouvent justice. La défenseure des droits humains regrette que personne n’ait été arrêté, dans le cadre de ce dossier. Par ailleurs, les États-Unis exhortent Haïti à traduire les coupables en justice. Un an après le massacre de la Saline, un quartier pauvre de Port-au-Prince, où 71 personnes ont été tuées, 5 blessées et 11 femmes victimes de viols collectifs, la justice n’a toujours pas rendu son verdict de clôture en violation des prescrits de la loi. Sur les 98 personnes soupçonnées d’implication dans ce massacre, seules 16 sont derrière les barreaux. Les autres étant toujours en liberté, l’Ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, à l’occasion de ce dramatique anniversaire, exhorte l’État haïtien à traduire tous les coupables devant les tribunaux. «À l’occasion du premier anniversaire des actes de violence perpétrés à La Saline, les 13 et 14 novembre 2018, les États-Unis continuent à exhorter le gouvernement haïtien à mener des investigations sur le dossier de La Saline et sur n’importe quelle allégation d’abus de droits humains, sans exclure les allégations d’usage excessif de la force par les autorités. Les coupables doivent être traduits en justice. Nous continuons à solliciter une visite de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme. Nous sommes aussi préoccupés par la récente flambée de violence et les pertes en vie enregistrées au Bel-Air, et nous déplorons les rapports qui nous sont parvenus, concernant d’horribles actes d’agression sexuelle et de viol aux Gonaïves et à Cabaret. La violence, la corruption et l’impunité entravent considérablement les objectifs de développement d’Haïti, ainsi que les aspirations du peuple haïtien à une vie meilleure». À rappeler que, dans un communiqué en date du 13 novembre 2019, le Président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis d’Amérique, Eliot L. Engel, appuyé par plusieurs représentants, appelle le Gouvernement et le système judiciaire haïtiens à rendre justice aux victimes de La Saline. En mars 2019, 104 membres du Congrès américain, dans une correspondance adressée au secrétaire d’État, Mike Pompeo, avaient invité à mener une enquête sur les actes perpétrés à La Saline.
Emmanuel Saintus