Que cherchent-ils ? Ils veulent entraîner Haïti dans une aventure sans retour ou mettre le pays à feu et à sang ? Est-ce qu’ils n’en ont pas marre de faire couler du sang et de causer des destructions? Jusqu’où vont-ils aller ? Ce pouvoir sanguinaire veut détruire la masse. Un courant de répression et d’agression s’abat sur les militants anti-Jovenel. Le clan Jovenel Moïse, qui ne jouit d’aucun soutien populaire, a promis de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui refusent de se soumettre. Des militants sont la cible partout des sbires du pouvoir en place. Rigueur Pierre Richard a été tué par balle et deux autres personnes gravement blessées à Carrefour Tifour. L’incident s’est produit lorsque des passagers d’une voiture de marque Toyota Rav4, de couleur rouge, a ouvert le feu sur les manifestants qui se trouvaient dans la zone. Le mercredi 18 septembre à Delmas 18, plus précisément dans le quartier populaire corridor Bastia, une fillette de 3 ans a été blessée par balle. Des résidents du quartier accusent la police d’avoir tiré à hauteur d’homme sur la population, causant plusieurs autres blessés. À Ganthier, un policier a abattu un jeune manifestant de deux balles. Dans la commune de Carrefour, notamment à Diquini, la police a froidement exécuté Vladimir Fédé, d’une balle à la nuque. Schneider Alexis, le jeune homme qui a pénétré dans la salle du Sénat et qui avait pris le siège du Président du Sénat, s’est mis à couvert depuis plus de 6 jours, du fait des menaces qu’il reçoit des individus armés. Ses parents ont dit qu’ils n’ont aucun signe de vie de lui depuis 6 jours. Des manifestants sont victimes dans plusieurs régions du pays. Que ce soit à Port-au-Prince, aux Cayes, à Mirebalais, à Ganthier, à Petit-Goâve, à Jacmel, à Jérémie, de nombreux manifestants sont victimes par balle et l’on y compte de nombreux blessés par balles. En effet, la police fait le jeu de l’Exécutif. Jovenel Moïse et son équipe doivent savoir que la force est une notion relative. Jovenel Moïse est un beau parleur, menteur. On ne négocie pas avec une sale vipère qui nous a mordus plusieurs fois quand nous avions le dos tourné. On enregistre des cris d’orfraies des défenseurs aveuglés du pouvoir, face à la demande du Parti Fanmi Lavalas qui appelle le peuple à la légitime défense. Parler de légitime défense, face à la violence, n’est pas un appel à la violence, plutôt un appel à la défense qui est un droit appartenant à tout individu agressé. Le mercredi 18 septembre, Gédéon Charles, l’un des porte-parole de Fanmi Lavalas, a dénoncé les répressions et les violences policières à l’encontre du mouvement social et populaire contre la rareté de carburant, ajoutant: «Cette violence ouvre le droit de faire usage de la légitime défense». «La population ne doit pas laisser Haïti mourir», a dit Mgr Gontran Décoste. L’Évêque de Jérémie, Mgr Gontran Décoste, se dit inquiet face à la détérioration des conditions du pays qui agonise. Convaincu que la population ne peut et ne doit pas laisser Haïti mourir, il fait appel à la conscience individuelle et collective de tous, pour sortir le pays du bourbier où il s’enlise, un peu plus chaque jour. Dans une note publiée, le « Parti Haïtien Tèt Kale » (PHTK), rappelle, qu’à l’instar d’autres partis politiques en activité, il partage les principes et les valeurs démocratiques de la Constitution de 1987. Le PHTK rappelle qu’au terme des dernières élections législatives de 2015, 2016 et 2017, aucun parti politique ne dispose de majorité absolue au Parlement, soulignant, qu’en conséquence, «il revient à l’Exécutif de dégager une majorité politique (coalition) dans les deux Chambres, pour supporter l’action du Gouvernement». Il en a résulté que les partis les plus représentés au Parlement dont le PHTK, n’ont jamais pu exercer un contrôle politique sur les Chambres et, accessoirement, sur leurs parlementaires « noyés » dans des « blocs parlementaires circonstanciels ». Par ailleurs, le Parti se dit «interpellé par le constat d’une double incapacité» :
- « L’incapacité à mettre en place, après près de 6 mois, un Gouvernement légitime, à même de respecter nos engagements internationaux et de combler les attentes de la population sur les plans politique, économique et social ;
- L’incapacité à respecter les échéances constitutionnelles, liées au déclenchement de la procédure de révision de la Charte Fondamentale, au renouvellement, dans les délais, du personnel politique à travers des élections crédibles et à l’investiture de la 51e législature, le 2e lundi de janvier 2020.»
Fort de ce constat, le PHTK «exhorte l’ensemble des acteurs politiques à créer les conditions, pour que par le dialogue, le consensus et la concertation, les filles et les fils d’Haïti s’accordent pour conjurer durablement les maux endémiques et chroniques qui rongent notre société.»
Emmanuel Saintus