Plusieurs personnes ont été tuées dans les zones de Martissant et de Cité-de-l’Éternel. Dans la zone de Quatrième avenue de Bolosse, des individus armés ont brûlé les corps de nombreux citoyens, après les avoir abattus. L’insécurité politique bat son plein dans diverses régions de la capitale, Port-au-Prince. Des corps ensanglantés, troués de balles, sont découverts chaque jour dans diverses quartiers pauvres à Port-au-Prince, ces derniers jours. Depuis le mercredi 3 juillet, des tirs nourris sont entendus dans divers quartiers, que ce soit à Cité-Soleil, La Saline, Martissant, Carrefour, Grand-Ravine, Portail Léogâne. Les bandits armés font chanter les armes pour stopper la mobilisation qui avaient été annoncée pour les 6 et 7 juillet par les groupes de l’opposition. La Police Nationale d’Haïti (PNH) s’est montré impuissante face aux gangs armés. En effet, plusieurs maisons ont été incendiées à Martissant par les gangs. Le samedi 6 juillet, la voiture du député de la 3e circonscription de Port-au-Prince, Printemps Bélizaire, a été trouée de balles par des bandits sur la route des Dalles, à Martissant. «Ils ont arrêté la voiture et demandé à me voir. Constatant que je n’étais pas présent, ils ont criblé de balles le véhicule, blessant madame Saint-Jean, atteinte de plusieurs projectiles», a témoigné le député Bélizaire. Le chef de protocole de la Chambre des députés, Pédrica Saint-Jean, a reçu plusieurs projectiles lors de cette attaque armée, le samedi 6 juillet, contre le véhicule du député de la 3e circonscription de Port-au-Prince. Mme Pédrica St-Jean, blessée par balle, le samedi 6 juillet dernier à Martissant, alors qu’elle se trouvait dans la voiture du député Printemps Bélizaire, a fait savoir que sa vie n’est pas en danger, après l’intervention chirurgicale qu’elle a dû subir. Elle condamne l’attentat et l’insécurité ambiante. Mme St-Jean a déploré qu’aucun membre du parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens auquel elle a appartenu, ne lui ait adressé un message de sympathie. Pédrica St-Jean est responsable du Service du protocole de la Chambre basse. Elle fut candidate à la députation pour la 3e circonscription de Port-au-Prince lors des dernières élections. Elle a eu maille à partir avec la direction de son parti, la Fusion, après son échec pour en devenir la présidente, lors de la dernière élection pour le renouvellement des dirigeants de cette formation politique. Dans la commune de Bassin-bleu, deux individus armés d’armes de poing ont pénétré dans le commissariat et ont criblé de balles un inspecteur de police. Johnny Brisset a été mortellement blessé le samedi 6 juillet. Le policier se trouvait à l’intérieur du commissariat, lorsque deux bandits y ont fait irruption et l’ont abattu. Atteint de plusieurs projectiles, la victime a été transportée dans un centre hospitalier de la commune qui l’a transférée à l’hôpital Alma Mater de Gros-Morne. Il a rendu l’âme au centre hospitalier La Providence des Gonaïves le dimanche 7 juillet. Les bandits ont laissé le commissariat et ont pris la fuite avec leur motocyclette, sans être inquiétés après leur forfait. L’incident s’est produit parce que l’inspecteur avait arrêté un chef de gang qui circulait sur une moto illégale. Dans la nuit du 2 au 3 Juillet, les gangs armés de Grand- Ravine ont incendié plusieurs maisons à la 4ème avenue Bolosse (Martissant). Des seigneurs de la terreur s’affrontant pour la conquête de territoire ont mis en flammes plusieurs domiciles privés. «Il y a plusieurs semaines, des bandits avaient menacé de troubler la paix à Martissant. Au quotidien, ils s’affrontent par des attaques armées. Il y a peu, ils avaient envisagé de passer à l’acte. Et, dans la nuit du 3 juillet, ils ont incendié plusieurs maisons», a déclaré le reporter d’images de Radio Ginen, Duckens Orius. La présence de l’institution policière à Martissant s’est révélée fantomatique. Des tirs nourris, des assassinats en série, des attaques armées empoisonnent la vie des résidents de ce quartier, au vu et au su des agents. À la suite de l’incendie, des autorités policières, alertées sur la situation qui prévalait, ont préféré renoncer à leur mission, a confié le reporter. «Suite à l’attaque d’hier soir, j’ai contacté le porte-parole de la PNH, Michel-Ange Louis-Jeune. À ma grande stupéfaction, il avoué que l’institution est impuissante face à la réalité des conflits armés, fragilisant des quartiers difficiles de Port-au-Prince, s’est lamenté Duckens Orius. Après avoir été pillée, le jeudi 20 juin 2019, par des individus armés, la maison de Duckens Orius, située à l’avenue Bolosse, a été incendiée, dans la nuit du mardi 2 juillet 2019. En plus, les bandits continuent de pressurer de paisibles citoyens qui refusent de suivre leur ligne criminelle dans divers quartiers. Ceux qui refusent d’obéir à leur loi, soit ils incendient votre maison, soit ils vous assassinent. Jean Rossely Bernard est l’un des citoyens engagés qui continue de subir des menaces de mort des bandits armés à Fort-National. Après avoir criblé sa voiture de balles, Jean Rossely Bernard a dû prendre le maquis, du fait des menaces de mort des individus armés à son encontre. Les bandits continuent de l’appeler au téléphone pour le menacer de mort et de carboniser son corps. «N ap touye w e n ap boule w», ont menacé les bandits. Carboniser le corps des victimes est une nouvelle méthode appliquée par les gangs armés dans les quartiers populaires. D’autre part, Jackson Hilaire, le Directeur Départemental du Nord, de la Police Nationale d’Haïti (PNH) a confirmé l’arrestation du meurtrier d’un jeune homme tué à coup de pierres et dont le corps sans vie avait été retrouvé dimanche matin à « Pont Neuf », banlieue Nord-Est de Cap-Haïtien, précisant que le meurtrier avait avoué avoir commis ce crime. En outre, Délizène Délivois, mère de 8 enfants, a été battue à mort par son ex-concubin Franckel Dorilas à Gros-morne. La victime, âgée de 49 ans, a succombé des suites de plusieurs coups de bâtons, reçus au cours d’une violente dispute.
Emmanuel Saintus