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La situation sécuritaire se dégénère dans la zone métropolitaine

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La Police nationale d’Haïti (PNH) a enregistré une vingtaine de morts et une dizaine de blessés par balles, du 1er février au 13 mars 2019, au niveau du département de l’Ouest. 5 cas de lynchage ont aussi été recensés, fait savoir Michel-Ange Louis-Jeune, porte-parole de la PNH, lors d’une conférence, le mercredi 13 mars 2019. Une trentaine de véhicules et de motocyclettes ont été volés. La PNH a procédé à l’arrestation d’une dizaine de personnes et à la saisie de 4 armes à feu.

Depuis quelque temps, on observe une résurgence de cas d’attaques de bandits et d’autres agressions armées, sur les citoyennes et citoyens à travers le territoire national, en dépit des dispositions de sécurité annoncées. Le président Jovenel Moïse a procédé, le lundi 11 mars 2019, au Palais national, à l’installation des 9 membres de la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR), pour lutter contre l’insécurité. Une réactivation de cette Commission nationale de désarmement ne portera pas de fruit, a estimé la Fondasyon Je Klere (FJKL).

Sous des tirs nourris, médecins et patients bravent le danger depuis le 7 février dernier, pour se rendre à la maternité Isaïe Jeanty située à Chancerelles, dans la commune de Cité-Soleil. Des gangs armés reprennent du service et imposent leurs lois. Le seul centre hospitalier public, spécialisé en soins obstétrico-gynécologiques, pris dans un étau, subit les dommages collatéraux. Cela fait plus d’un mois, depuis que les patients et le personnel médical désertent l’hôpital, pour sauver leur peau. Les témoignages, sous le couvert de l’anonymat, de deux médecins affectés à l’hôpital, donnent des sueurs froides. « On est terrifié. Des bandits créent un climat de terreur dans la zone. Et nous en subissons les conséquences. Un jour, des bandits ont fait irruption à l’hôpital et ont exigé de nous de leur donner notre blouse pour se dissimuler. L’hôpital ne fait pas l’objet d’attaques ciblées, mais subit les dommages collatéraux », racontent-ils, angoissés. Depuis le 7 février, lors des évènements « peyi lòk », la situation est intenable à Chancerelles, quartier de Cité-Soleil qui connaissait une paix apparente, depuis un certain temps. Le calme est souvent éphémère et les échanges de tirs entre gangs rivaux sont sporadiques, selon les médecins. Des gangs rivaux s’affrontent, donnent des concerts d’armes automatiques. L’hôpital sert d’asile où viennent se cacher des malfrats. La présence de trois policiers affectés à l’hôpital ne les empêche guère de commettre leurs forfaits. Ils circulent librement dans l’enceinte de l’hôpital. « On a l’impression d’être pris en otage », a confié l’un des médecins, joint par le journal, le jeudi 14 mars 2019.

D’autre part, c’était la panique totale au Boulevard Harry Truman où les gangs armés faisaient chanter leurs armes. Le CASEC de Grand-Ravine, Aristilde Junior, qui se trouvait sur les lieux, a été froidement abattu d’une balle à la tête. Le mercredi 13 mars, au parquet de la capitale, plusieurs audiences ont été interrompues, à cause de la présence des hommes armés, appartenant à un gang qui sillonnaient l’institution, dans le but d’exfiltrer l’un des membres du groupe, arrêté par la police. C’est au cours des échauffourées, que le CASEC de Grand-Ravine, qui était sur les lieux, aurait reçu une balle à la tête et serait mort sur le coup. Cet incident majeur a créé un climat de violence et de peur au Bicentenaire, selon un avocat du barreau. Le directeur départemental de la Police du département de l’Ouest, Mario Aubergiste, a fait savoir que ces tirs pourraient être liés à la présence au parquet de Port-au-Prince de Ulysse Mardoché, alias Baron, l’un des lieutenants de Ti Je, le redoutable chef de gang de Savane Pistache, dans les hauteurs de Carrefour-Feuilles. Il est maintenant au Pénitencier national, a informé le DDO/PNH, ce même mercredi.

Des gangs armés investissent les principales artères du bord de mer de Port-au-Prince. Au cours des deux derniers jours, des membres de gangs ont fait usage d’armes de guerre dans leur offensive pour imposer leur loi. Des tirs d’armes automatiques ont retenti depuis le quartier de La Saline jusqu’au Village de Dieu. Dans le quartier de La Saline, les affrontements ont repris entre gangs rivaux, indiquent certaines informations. Toutefois, le RNDDH explique qu’un groupe armé, allié du pouvoir, a repris les assassinats des résidents, en vue d’imposer sa loi. Qualifiant la situation de critique, le commissaire du gouvernement souligne que les plus hautes autorités doivent rechercher une solution au problème sécuritaire.
Altidor Jean Hervé

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