Après environ trois heures de réunion, le mardi 19 septembre 2018 au ministère des Cultes, ledit prophète, Mackenson Dorilas, a été sanctionné par une décision du ministère, l’interdisant de professer son ministère religieux pendant un mois, jusqu’à ce qu’il prouve à partir de documents authentiques, qu’il est bel et bien habilité à le faire. Le Prophète ne pourra plus se lancer dans ses activités de guérison miraculeuse, encore moins prendre la parole publiquement pour un sermon du haut de la chaire de l’église Les Envoyés de Dieu. Cette décision fait suite à la convocation du concerné par le ministère des Affaires Étrangères et des Cultes. Ledit prophète a un délai de trois (3) jours francs pour désigner un successeur et pour produire une demande formelle d’autorisation de fonctionnement pour le temple qu’il dirige. Selon le ministre, Mackenson Dorilas ne remplit pas les conditions exigées par la loi pour évangéliser. Evens Souffrant, Directeur Général du ministère des Cultes, dit exiger en un mois franc, la soumission d’une demande d’autorisation de fonctionnement pour cette église. Si les documents soumis répondent aux critères administratifs et légaux, son ministère sera légalement reconnu. Pendant une période d’un mois, Dorilas n’a ni le droit d’évangéliser ni de s’adresser à la presse, pas avant qu’il prouve par, notamment un diplôme de théologie valide, ses connaissances dans le domaine. « Il doit cesser toute déclaration à la presse pour éviter la polarisation et des choses qui peuvent soulever l’ire de la population », a préconisé le directeur général du ministère des Cultes, Evens Souffrant. Ce dernier exige que « le prophète » soit loin des caméras, ne soit au-devant de la scène, ce pour éviter que ses déclarations n’alimentent davantage le débat sur les réseaux sociaux. « Si le message biblique n’incite pas à l’amour, à la paix et à la miséricorde, on est obligé de le questionner », a avancé M. Evens Souffrant. Pourtant, a précisé Joël Turenne, des affaires juridiques dudit ministère, le ministère des Cultes n’a pas de provision légale pour s’immiscer dans les décisions internes des églises. « Le ministère s’appuie sur le décret du 18 octobre 1878 qui réglemente le fonctionnement des églises pour agir », a-t-il confié. Le D.G Evens Souffrant dit prendre les décisions avec beaucoup de sagesse car, a-t-il soutenu, le ministère des Cultes ne constitue pas un tribunal. « Nous ne l’avons pas convoqué pour le juger mais plutôt le questionner sur sa façon de véhiculer le message qui dérange la société et lui-même », a argué M. Souffrant, qui dit attendre ces documents pour les scruter avant d’annoncer la décision finale. Avant cette décision finale, Mackenson Dorilas avait repris ses activités et critiqué ceux qui tenteraient de lui barrer la route. Signalons que le nouveau ministre des Affaires Étrangères et des Cultes, Bocchit Edmond, a promis au cours de son installation, le mardi 18 septembre, de mener une bataille sur deux (2) fronts : redorer le blason de la diplomatie haïtienne et mettre de l’ordre dans le secteur de la religion en Haïti. Dans un reportage, Luckson Saint-Vil de Radio Métropole, confirme une baisse considérable, le mercredi 19 septembre 2018, des activités au sein de son temple sis à Clercine. Cependant, de nombreux fidèles continuent de solliciter l’aide de Dorilas qu’ils croient capable de guérison, de miracles. Mais le voir a aussi un prix, et c’est 2 500 gourdes, s’il y a urgence.
Altidor Jean Hervé