17% des femmes en Haïti trouvent normal qu’un mari batte sa femme, par rapport à 11% des hommes qui pensent de la même façon, selon les informations colligées par l’agence en ligne AlterPresse. Une des révélations de la sixième édition de l’Enquête sur la mortalité, la morbidité et l’utilisation des services (EMMUS-VI) 2016-2017, dont les résultats définitifs ont été présentés par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), le mardi 21 août 2018. En ce qui concerne le fait de battre une épouse/partenaire, les enquêtés (es) justifient la violence conjugale à partir de chacune des cinq raisons suivantes : elle brûle la nourriture, elle argumente avec lui, elle sort sans le lui dire, elle néglige les enfants et elle refuse d’avoir des rapports sexuels avec lui. 11% des femmes justifient la violence conjugale, dans le cas où la femme sort sans avertir son mari, alors que 10 % d’entre elles l’acceptent dans le cas où la femme néglige ses enfants. Le pourcentage de femmes approuvant au moins une de ces raisons qui justifieraient les violences conjugales, avait connu une diminution importante entre 2005-2006 et 2012, en passant de 31% à 17%. Ce pourcentage de 17% reste inchangé entre 2012 et 2016-2017. Une diminution continue du pourcentage d’hommes justifiant cette perception, est observée entre les enquêtes EMMUS les plus récentes, passant de 20% à 15%, puis à 11% (2016-2017). 12% des femmes font l’objet de violence sexuelle, montre cette enquête qui constitue, comme l’a signalé la ministre de la Santé, Marie Gréta Roy, lors du lancement, l’épine dorsale de la santé publique. Ailleurs, l’EMMUS-VI révèle que plus le niveau d’instruction de la femme est faible, plus sa fécondité est élevée. C’est ce que confirment les résultats de la sixième édition de cette même enquête du ministère de la Santé Publique et de la Population sur la mortalité, la morbidité et l’utilisation des services (EMMUS-VI) en Haïti 2016-2017. On compte 1,2 enfant en moyenne par femme parmi celles qui ont un niveau d’instruction supérieur contre 4,9 enfants par femme parmi celles n’ayant aucune instruction. 13% des femmes en Haïti n’ont aucun niveau d’instruction par rapport à 7% qui ont un niveau d’instruction supérieur. Du côté des hommes, 9% n’ont aucun niveau d’instruction par rapport à 10% qui possèdent un niveau d’instruction supérieur. L’indice de fécondité de la femme peut varier également en fonction du secteur de résidence (urbain et rural), en passant de 3,9 enfants par femme en milieu rural à 2,1 enfants par femme en milieu urbain. Selon ces dernières données, une femme en Haïti a, en moyenne, 3 enfants durant sa vie féconde, soit une baisse de 0, 9 enfants par rapport à l’EMMUS 2005-2006.
Altidor Jean Hervé