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Des budgets rapaces contre les pauvres

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Le coût de la vie continue d’augmenter de jour en jour.  L’insécurité alimentaire fait rage.  De nombreuses familles haïtiennes, notamment les plus pauvres, ne mangent pas à leur faim.  Si le peuple continue de croupir dans la crasse, les membres de l’Exécutif et les parlementaires, eux,  jouissent de nombreux et coûteux privilèges.  « Ces avantages seraient évalués à 40 milliards de gourdes », selon l’économiste Eddy Labossière.  Il estime que le premier ministre nommé, Jean Henry Céant, aura un mauvais départ en tant que chef du prochain gouvernement, si son cabinet ne dispose pas d’un nouveau budget pour l’exercice fiscal 2018-2019.  « Le cycle budgétaire exige que le projet de loi de finances du prochain exercice doive être disponible au Parlement le 30 juin de chaque année.  Or, voilà que le premier ministre nommé peine encore à former un cabinet ministériel pour remplir cette formalité.  Le scénario le plus plausible au niveau du Parlement serait de voter le budget rectificatif 2017-2018 à la fin de l’exercice et de le reconduire pour l’année 2018-2019.  C’est là que le bât blesse.  Ce budget rectificatif était à l’origine des émeutes des 6,7 et 8 juillet 2018, ayant provoqué des pertes en vies humaines et des actes de pillages », a expliqué le président de l’Association Haïtienne des Économistes (AHE), Eddy Labossière.  Pour l’économiste Kesner Pharel, les responsables n’ont tirés aucune leçon des émeutes du 6, 7 et juillet.  En Haïti, les couches défavorisées paient des impôts indirects (taxes) de la même manière que les moins pauvres, alors que ces impôts indirects sont plus élevés que les impôts directs, a dénoncé le PDG du groupe Croissance.  Il a également critiqué une imposition de taxes dans le budget national, préjudiciables aux couches défavorisées de la population haïtienne.  « Sur chaque 100 gourdes de dépenses prévues au budget, 70 gourdes sont payées par la population, notamment à partir des impôts indirects », a révélé Kesner Pharel.  « Nous sommes à deux mois de la fin de l’exercice fiscal et le pays ne sait pas quel budget va être en exécution.  Le budget, instrument de redistribution de richesses, doit permettre de prélever des taxes, en vue d’aider les plus vulnérables », a fait remarquer l’économiste Kesner Pharel, PDG du Groupe Croissance.  Il a conseillé l’adoption d’un « budget de rupture », permettant d’investir beaucoup plus dans les domaines sociaux, comme : la santé, l’environnement et les infrastructures.

Emmanuel Saintus

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