Aucune initiative de l’équipe au pouvoir ne pourra aider le pays à sortir de l’impasse actuelle où il se trouve. Le pouvoir en place n’est pas conscient de la situation difficile que traverse les plus vulnérables. Le coût élevé de la vie met à mal, de jour en jour, les plus pauvres. L’imminence de la rentrée des classes pour les familles vulnérables est un casse-tête chinois. De nombreux parents n’ont même pas encore pris les bulletins du dernier contrôle, alors que l’ouverture de la nouvelle année académique, c’est dans quelques semaines. Jovenel Moïse ne cesse pas de faire des promesses aux parents. Toutefois, tout le monde sait maintenant que ce président parle d’une façon et agit d’une autre. C’est son point fort. Lors de la présentation de son nouveau premier ministre nommé Jean Henry Céant, il a fait encore pas mal de promesses, comme d’habitude, aux familles haïtiennes, pour la rentrée des classes fixée pour le lundi 3 septembre 2018. À en croire le directeur général du ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), plus de cinquante millions (50 000 000) de gourdes seraient disponibles dans le budget du ministère pour subventionner, cette année, quelques parents. « Chacun pourrait recevoir un montant forfaitaire de 20 000 gourdes, après le dépôt de leurs dossiers. Il n’y aura pas de traitement de faveur ni de partialité dans le processus de subvention », a expliqué le directeur général du MENFP, Meniol Jeune. À moins de trois semaines de la rentrée des classes, les livres subventionnés pour l’année académique 2018-2019 ne sont pas encore disponibles dans les librairies. « Le processus de subvention et de dotation des manuels scolaires serait déjà en cours », a expliqué de son côté le ministre démissionnaire, Pierre Josué Agénor Cadet. Lors de la présentation du premier ministre nommé Jean Henry Céant le mardi 7 août au Palais national, Jovenel Moïse avait fait la promesse de subventionner 1 500 000 livres scolaires, dans le cadre de ce programme. Il avait aussi annoncé une subvention en faveur des enfants des écoles communautaires et presbytérales. Pour sa part, la Confédération nationale des enseignantes et enseignants haïtiens (CNEH) exhorte le gouvernement à toucher les familles les plus nécessiteuses, dans le cadre de la subvention scolaire annoncée pour la rentrée des classes. « Ce financement public ne va pas bénéficier aux plus nécessiteux mais aux fonctionnaires de l’État dont les enfants vont dans des écoles privées, de grande renommée. Pourquoi accompagner uniquement les enfants de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ? Les enfants des autres départements, n’ont-ils pas droit à la subvention », se demande Magalie Georges ? « Pour pallier les défis de la rentrée scolaire, mon administration octroiera une aide aux employés de l’État. Elle équivaudra à 100% pour un salaire mensuel de 25 000 gourdes et moins, de 50% pour un salaire de 25 001 gourdes jusqu’à 46 000 gourdes, de 25% pour les montants supérieurs à 46 000 gourdes », a promis le président Jovenel Moïse, dans un tweet en date du 10 août.
Emmanuel Saintus