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Le parcours épineux de Céant vers la Primature

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À peine nommé à la tête de la Primature, tout juste après sa présentation, le premier ministre en devenir, Jean Henry Céant, doit faire face à d’énormes défis quasiment insurmontables, durant son temps à la Primature. Toutefois, il faut d’abord qu’il passe par le chemin épineux du Parlement pour la ratification de sa politique générale, avec bien sûr son cabinet ministériel bien agencé, fruit de profondes négociations avec tous les secteurs du pays, notamment le Parlement. Les tractations et consultations ont été lancées avec les parlementaires avant le début du processus de ratification de la déclaration de politique générale du Premier Ministre nommé, Jean Henry Céant. Selon la procédure constitutionnelle, M. Céant devra faire le dépôt de ces dossiers auprès des responsables des deux branches du Parlement. En effet, le notaire de 62 ans doit soumettre un ensemble de documents, comme l’exige l’article 157 de la Constitution haïtienne amendée. Jean Henry Céant doit prouver aux parlementaires qu’il est âgé de 30 ans accomplis; qu’il est Haïtien d’origine et n’a jamais renoncé à sa nationalité. Le PM nommé doit démontrer également qu’il jouit de ses droits civils et politiques et n’a jamais été condamné à une peine afflictive et infamante. Dans son dossier, l’ancien leader du parti Renmen Ayiti doit prouver qu’il est propriétaire en Haïti ou y exerce une profession; qu’il a résidé dans le pays de manière consécutive pendant les cinq (5) dernières années. Aussi, Jean Henry Céant, s’il a été comptable des deniers publics, doit présenter un certificat de décharge de sa gestion, délivré par la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif. Une commission sera constituée en vue d’analyser les pièces soumises par M. Céant. Toutefois, après le dépôt du rapport de ladite commission, il n’y aura aucun vote de l’assemblée. La deuxième secrétaire du bureau de la Chambre des députés, Mme Gerda Benjamin, a révélé qu’une correspondance a été adressée à M. Céant, afin de l’inviter à faire le dépôt de ses documents. Ladite commission sera mise sur pied après la réception des documents. Il doit engager les consultations avec les législateurs, en vue de constituer une majorité pour ratifier sa déclaration de politique générale. Aucun délai n’est prévu, dans la Constitution amendée, pour la présentation de l’énoncé de politique générale. Le Premier Ministre nommé doit obtenir auparavant l’adhésion d’une majorité d’élus. Malgré la correspondance de la Chambre basse invitant le nouveau PM à faire le dépôt de ses pièces, c’est finalement au Sénat de la République que le notaire de Bourdon a déposé en premier lieu ses 27 documents, un signe de refus à l’égard des élus du peuple. Toutefois, le Sénat, qui a lui aussi invité Me Céant à faire le dépôt de ses pièces, atteste par la voix de son président, le sénateur Joseph Lambert, que la correspondance de la Chambre des députés avait été prématurée, puisqu’elle date d’avant l’arrêté officiel, sorti après sa présentation. Au cours des dernières semaines, plusieurs parlementaires ont fait état de la dislocation du groupe majoritaire au Sénat. Le chef de l’État pourrait toutefois compter sur les élus du PHTK et alliés à la Chambre des députés. L’ancien candidat à la présidence en 2010 et en 2015 qui est maintenant premier ministrable, doit pour être ratifié et, après ratification, faire face à d’importants défis, que ce soit pour la constitution de son gouvernement avec la nomination de personnes crédibles, intègres, honnêtes, tout et mettant sur pied un gouvernement inclusif, afin de répondre aux besoins essentiels de la population mais surtout afin d’apporter la stabilité nécessaire avant les élections législatives de 2019. Dans son intervention lors de la cérémonie officielle de présentation du nouveau Premier Ministre, le chef de l’État, Jovenel Moïse, avait attiré l’attention sur les nombreux défis que devra relever le prochain gouvernement. « L’organisation des prochaines élections législatives représente l’un des principaux défis du gouvernement », a dit M. Moïse. Les élections constituent la seule voie pour conquérir le pouvoir, a soutenu M. Moïse qui a ainsi répondu indirectement aux dirigeants de l’Opposition qui réclament sa démission. L’alternance politique par les élections est la principale garantie pour la stabilité politique, a laissé entendre le président Moïse, attirant l’attention sur la nécessité pour que le gouvernement lance les préparatifs afin que le scrutin puisse être réalisé en octobre 2019. De l’avis du chef de l’État, le Premier Ministre devra maintenir le dialogue avec tous les secteurs de la nation et garantir la paix sociale et la stabilité politique. Le président Moïse se dit confiant que le Premier Ministre pourra obtenir du succès dans ce domaine difficile parce qu’il est un « homme de dialogue ». Considérant que la nomination de M. Céant intervient à un moment crucial, M. Moïse a insisté pour que le gouvernement soit inclusif. Les négociations avec les dirigeants des partis politiques devraient permettre la formation d’un gouvernement d’ouverture. De son côté, le président de la Chambre basse se montre impatient d’atteindre la fin du processus de ratification du Premier Ministre nommé. Parallèlement, Gary Bodeau pose la formation d’un Gouvernement d’union nationale avec tous les partis politiques représentés au Parlement, comme condition sine qua non de la ratification de l’énoncé de politique générale de Jean Henry Céant. À la question de savoir pourquoi un tel empressement, le député Gary Bodeau avance des motifs comme la nouvelle année académique qui approche, des projets ou propositions de loi que doivent voter les parlementaires, le code pénal et le code de procédure pénale par exemple. Le nouveau premier ministre va devoir s’entendre avec les partis pour négocier un pacte de stabilité et désigner des personnalités qui inspirent confiance à la population, affirme le coordonnateur général de l’Organisation du Peuple en Lutte. Edgard Leblanc annonce que son parti et non ses 5 élus au Parlement, va directement conduire les négociations avec le premier ministre sur la composition du prochain gouvernement. De son côté, le professeur Auguste D’Meza appelle le futur premier ministre à adresser la problématique de la faim dans le pays avant toute chose, rappelant que la première responsabilité d’un État est de s’assurer que ses citoyens ont à manger

Emmanuel Saintus

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