Le Département américain de la Sécurité Intérieure (Department of Homeland Security), dans son rapport annuel, a révélé que plus de 10 000 Haïtiens vivent illégalement aux États-Unis. 10 558 Haïtiens ayant obtenu un visa ou un permis de séjour pour les États-Unis, ne sont jamais retournés en Haïti, précise le rapport publié pour l’année fiscale 2017-2018. Les Haïtiens ainsi que les ressortissants de 14 autres pays violent les lois migratoires américaines en restant sans autorisation aux États-Unis, au terme de leur permis de séjour ou visa, soit au total plus de 256,000 ressortissants (hors Mexique et Canada). Pour l’année fiscale, tous pays confondus, le rapport mentionne que 628 799 personnes en situation irrégulière occupe les 12 places : Haïti (10 558), devancée par plusieurs pays développés parmi lesquels le Royaume-Uni, le Brésil, la Chine, la France, l’Espagne, l’Allemagne. La semaine écoulée, un groupe bipartite de 110 membres du Congrès avait, dans une correspondance, demandé à l’administration Trump de rétablir le Statut de Protection Temporaire (TPS) pour des centaines de milliers d’immigrés résidant légalement aux États-Unis. Selon ces législateurs américains, des déportations massives pourraient déstabiliser la région, déclencher une nouvelle vague d’immigration non autorisée et mettre en péril les objectifs de la politique étrangère américaine. Le Sénateur américain Bob Menendez (D-N.J.), membre du comité des Relations extérieures du Sénat et le congressiste Eliot Engel (NY-16), membre du comité des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants, ont dirigé le 2 août dernier, un groupe bipartite de 110 membres du Congrès pour demander à l’administration Trump de rétablir le Statut de Protection Temporaire (TPS) pour des centaines de milliers d’immigrés résidant légalement aux États-Unis. « Nous pensons que les avertissements que le secrétaire Tillerson a ignorés à l’époque, que des déportations massives pourraient déstabiliser la région, déclencher une nouvelle vague d’immigration non autorisée, mettre en péril les objectifs de la politique étrangère américaine, risquer la sécurité de bénéficiaires TPS, de leurs enfants citoyen américains et forcer la séparation de familles. ( Cela) nécessite un réexamen », soutiennent les législateurs américains dans une correspondance au secrétaire d’État, Mike Pompeo. « Compte tenu des implications… nous vous invitons vivement à annuler la recommandation de votre prédécesseur et à procéder à un examen approfondi du processus de prise de décision qui y a abouti, explique les élus américains. » De leur côté, les autorités canadiennes pourraient déporter la majorité des migrants illégaux haïtiens ayant franchi la frontière en 2017. Plusieurs milliers d’Haïtiens avaient fui les États-Unis, franchissant illégalement la frontière entre le Québec et les États-Unis au niveau de Roxham, pour déposer une demande d’asile. Le flux massif de migrants avait débuté à la suite de la décision de l’administration Trump de mettre fin à la désignation de Statut de Protection Temporaire (TPS) pour Haïti, le 22 juillet 2019. Sur plus de 10 000 Haïtiens ayant traversé illégalement la frontière canadienne en 2017, seulement 8% étaient éligibles à déposer une demande d’asile, ont révélé les autorités canadiennes. Selon des données de l’Agence des services frontaliers, 434 Haïtiens venant des États-Unis, entrés illégalement au Canada, ont été expulsés en 2017 et 68 autres, depuis le début de cette année. Selon la législation canadienne, un migrant ayant franchi la frontière sans passer par un poste frontière officiel, doit être expulsé. Les migrants haïtiens seront expulsés vers leur pays d’origine (Haïti) et non vers le pays par lequel ils ont transité (USA).
Altidor Jean Hervé