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Les détentions illégales offusquent plus d’un

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Le sénateur du Sud-Est, Ricard Pierre, a appelé le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Ocnam Clamé Daméus, à mettre un terme aux persécutions qu’il a actionnées contre des citoyens issus des mêmes origines sociales que lui. Le parlementaire faisait allusion à l’arrestation d’une centaine de personnes sur ordre du chef du parquet, suite aux violences enregistrées dans la capitale, après l’augmentation excessive des prix de l’essence. « Ocnam Clamé Daméus est un pauvre qui a vécu dans les bidonvilles, mais qui laisse aujourd’hui le gouvernement le manipuler et le transformer en bourreau des pauvres des quartiers populaires, sous prétexte qu’ils auraient participé à des pillages, lors des émeutes du gaz, les 6, 7 et 8 juillet, s’est indigné Ricard Pierre. Il s’est demandé comment le commissaire a pu identifier ceux qui ont participé à la mobilisation, alors que le pouvoir était totalement absent et que président, premier ministre, ministres et directeurs généraux étaient, soit en train de faire leurs bagages, soit en train de se cacher. Une centaine de personnes seraient aujourd’hui sous les verrous, selon le sénateur du Sud-Est qui se demandent comment un chef d’État peut, à ce point, instrumentaliser un commissaire du gouvernement. Il appelle à l’arrêt des persécutions politiques.

Quant à lui, le Collectif Défenseurs Plus attire l’attention des autorités judiciaires sur des cas d’arrestations illégales et arbitraires, perpétrées par des autorités politiques sur des citoyennes et citoyens dans plusieurs villes du pays. Ces arrestations effectuées, notamment à Port-au-Prince, Petit-Goave (Ouest), aux Côteaux (Sud), à Miragôane et à Anse-à-Veau (Nippes) pour causes politiques, ont été signalées par Antonal Mortimé, co-directeur du Collectif Défenseurs Plus.¨ Certaines autorités politiques ont tendance à se comporter comme des hors-la-loi dans des conflits personnels qui les opposent à des citoyens¨, fait savoir le Collectif, dans une note en date du 16 juillet 2018. ¨Les relations politiques de certains acteurs continuent de primer sur les décisions judiciaires, la majorité des citoyens et citoyennes du pays ignorent leurs droits et les procédures judiciaires¨, déplore Mortimé. Il mentionne l’arrestation illégale de Louinel Clervil, alias Vava, et d’Agénor Louis, en raison de leurs positions politiques. Accusées d’assassinat sur la personne d’une dame, le 8 juin 2018, ces personnes ont passé environ un mois sans être auditionnées, dénonce le Collectif, rappelant que le délai d’audition d’un individu arrêté ne devrait pas dépasser 48 heures, suivant les dispositions légales haïtiennes. Le juge d’instruction a ordonné leur arrestation «sans preuve, sans flagrance et sans témoignages», critique le co-directeur du Collectif Défenseurs Plus. Dans certains cas, des avocats ont été mis à disposition de plusieurs victimes pour les défendre, souligne-t-il. Dans cette même veine, le Bureau des organisations de défense des droits humains (BODDH) dénonce la détention illégale de plusieurs dizaines de personnes à qui on reprochait d’être impliquées dans les émeutes enregistrées les 6 et 7 juillet 2018, en Haïti, à la suite de l’annonce de l’augmentation des prix des produits pétroliers. Lors d’une conférence donnée le mardi 17 juillet, le BODDH s’est prononcé sur l’illégalité et les conditions de la détention des personnes incarcérées après ces récents évènements. Sur ordre du Commissaire du gouvernement, Me Ocnam Clamé Daméus, la police a procédé à l’arrestation d’environ 60 individus suspectés d’implication dans ces émeutes. Ces émeutes sont le fruit de la colère populaire, stimulée par le gouvernement qui n’a pas su prendre ses responsabilités pour éviter ces dérapages, estime Me Jaccéus Joseph. La loi ne prévoit désormais aucune condamnation pour une personne en colère après avoir été stimulée par autrui. La poursuite est ainsi réservée contre les responsables qui ont provoqué la colère de la population, renchérit-il. Il critique l’arrestation de ces gens issus des bidonvilles, sous prétexte qu’ils détiennent des habits neufs qui ont été pillés dans des magasins. Tout en réclamant la libération des personnes en détention illégale au Pénitencier national dans des conditions infrahumaines, le BODDH prévoit des recours légaux au niveau international, dans le cas où la justice haïtienne resterait sourde à ses appels.

Emmanuel Saintus

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