Le dauphin de Jovenel Moïse est parti…. « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps », disait Abraham Lincoln. Le chef du pouvoir en place, Jovenel Moïse, a déjà trompé le peuple, en trahissant sa confiance et en faisant une fois de plus injure à leur propre discours, alors même qu’il rabâchait inlassablement les oreilles du peuple haïtien, en disant qu’il travaillait dans leur intérêt. En effet, en dépit des milliers de dollars distribués par Jack Guy Lafontant, le Premier ministre démissionnaire, les choses ne se sont pas produites dans le sens qu’il escomptait. Y a-t-il eu un forcing du secteur de l’oligarchie contre Jack Guy pour pousser ce dernier à quitter la Primature ? Toujours est-il que les tentatives de Jovenel Moïse et de son dauphin, Jack Guy Lafontant, en vue de changer la donne en faveur de leurs propres intérêts, n’ont abouti à rien. Jack Guy a fait marche arrière et a accepté de quitter la Primature. La tentative d’acheter des votes de confiance a échoué. Le Sénateur Jean Renel Sénatus a déclaré sur les ondes de radio de la capitale que des parlementaires auraient reçu ces dernières heures, selon leur degré d’influence, de 1 à 4 millions de gourdes, pour donner un vote de confiance lors de la séance d’interpellation du Premier Ministre et de son Gouvernement, prévue pour le samedi 14 juillet 2018 à la Chambre des députés. « Le Président Jovenel Moïse peut vouloir maintenir le Premier Ministre dans son poste, mais il ne le pourra pas ! » avait déclaré l’ancien Premier Ministre Evans Paul, sur les ondes d’une radio de la Capitale. Jack Guy Lafontant a été mis hors circuit pour protéger Jovenel dont le peuple réclame le départ. C’est une mesure prise pour sauver la présidence à la suite de la demande du peuple qui réclame son départ.
Dans une brève intervention verbale très discriminatoire, (« […] mon père qui était un missionnaire nous a toujours dit : ce n’est pas les ‘ti nèg‘ de Pétion-ville ou de Kenskoff, qui doivent venir diriger le pays […]), Jack Guy Lafontant a annoncé aux députés qu’il avait déjà remis sa démission au Président Jovenel Moïse, qui l’a acceptée, avant de venir au Parlement. Alors, à quel titre Jack Guy Lafontant se présentait-il devant les parlementaires à la Chambre basse, le samedi 14 juillet ?
« […] nous déplorons les propos désobligeants du Premier Ministre démissionnaire qui a stigmatisé des secteurs de la société qu’il déclare n’être pas habilités à accéder aux postes de responsabilité politique dans le pays. De telles déclarations sont inadéquates et anti démocratiques. Nous sommes, au contraire, appelés à encourager la mixité sociale, en vue d’enrayer toutes formes de discriminations et (de) réduire les disparités criantes entre les couches aisées et les catégories sociales défavorisées. Il est impératif de profiter de cette démission pour dessiner une nouvelle politique du vivre ensemble, susceptible de promouvoir la création d’emplois, de garantir, entre autres, la sécurité alimentaire, la sécurité publique, le respect des biens publics et privés, afin d’instaurer la confiance et susciter l’espoir. Parce qu’en réalité, Haïti c’est chacun de nous, qui croyons l’aimer avec passion, sans arriver jusqu’ici â la revaloriser par la raison. », a dénoncé l’ex-Premier ministre Evans Paul.
« Bien que je sois satisfait que Jack Guy Lafontant ne soit plus Premier Ministre, j’ai été étonné lorsque qu’il a parlé des gens de Pétion-ville. Lorsque j’analyse ses déclarations, j’y vois même une connotation raciste et je souhaite rapidement qu’il nous explique à Pétion-ville ce qu’il voulait dire […] Au plus haut niveau de l’État, nous estimons que les responsables doivent avoir un discours d’inclusion et non un discours d’exclusion. Le discours que nous, responsables, devons apporter, c’est un discours qui doit prôner l’union, la solidarité. Ce n’est pas un discours qui prône le hing-hang. J’en profite pour dire à Jack Lafontant qu’il a fait une grande erreur [dans sa déclaration], c’est comme s’il considérait qu’il y avait plusieurs catégories d’Haïtiens. Les Haïtiens partout sont les mêmes. À Pétion-ville, les Haïtiens vivent la même situation que les Haïtiens des autres communes. Il y a des problèmes d’électricité, d’eau, d’écoles, de vie chère […] il nous faut oublier ces vieux réflexes pour commencer à développer un discours positif, moderne qui rassemble les Haïtiens et non un discours qui met les Haïtiens l’un en face de l’autre. En tant que Député de Pétion-ville, je condamne fermement les déclarations du Premier Ministre Lafontant qui estime que les habitants de Pétion-ville ou de Kenskoff ne devraient pas diriger Haïti. Cette déclaration discriminatoire, à connotation raciste, est inacceptable ! », a critiqué le député de Pétion-Ville, Jerry Tardieu.
Entre temps, Jovenel Moïse et son équipe lancent leur appât et attendent que le peuple morde à l’hameçon.
Emmanuel Saintus