Le cours des évolutions en Haïti, alors que le peuple accumule victoire après victoire, changeant ainsi l’équilibre des rapports de force en leur faveur, a obligé Jovenel Moïse à changer de stratégie. On n’attaque pas les riches par jalousie mais par légitime défense. L’accaparement de la richesse est la cause de la pauvreté. Les riches ne sont pas seulement indifférents à la pauvreté : ils la créent et la maintiennent ! a dit Jodie Foster. Quand l’injustice devient une loi, la résistance devient un devoir. Ces gens ne servent pas les intérêts du peuple haïtien et ne sont d’ailleurs pas nécessairement Haïtiens, mais instrumentent les moyens et les faiblesses de l’État pour maximiser leurs profits. Le samedi 14 juillet 2018, des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans la capitale, à Port-au-Prince, pour demander la démission du chef de l’État Jovenel Moïse. Également, au Cap-Haïtien, la deuxième ville d’Haïti, des centaines de milliers de personnes ont gagné les rues pour exiger le départ de Jovenel Moïse et de son équipe au pouvoir. Même chanson à Petit-Goâve où des centaines de personnes ont marché dans les rues pour exiger le départ du président Jovenel Moïse. Dans une conférence de presse donnée le jeudi 12 juillet 2018, les membres du secteur démocratique et populaire ont réclamé le départ sans condition de Jovenel Moïse. L’ancien sénateur Dieuseul Simon Desras a donné 21 jours à Jovenel Moïse pour quitter le pouvoir. Plus de soixante personnes sont sous les verrous sur l’ordre du commissaire du gouvernement, Clamé Ocnam Daméus, qui déclenche une vague d’opérations de persécution, après le soulèvement populaire, contre de nombreuses personnes. Le commissaire du Gouvernement près le Tribunal Civil de Port-au-Prince applique la politique répressive de Jovenel, en arrêtant des dizaines d’individus, prétextant qu’ils sont des pilleurs, alors que les dilapidateurs des Fonds PetroCaribe sont toujours libres, vaquant à leur occupation, sans être inquiétés par la justice. En plus, en dehors du chef de la police, plusieurs responsables d’unités spécialisées de la police ont été convoqués au Palais national. Jovenel Moïse visite, sans la présence du chef de la police, plusieurs commissariats, notamment la base du CIMO (Corps d’intervention et de maintien d’ordre). Critiqué par certains proches du pouvoir en place pour la gestion des forces de police lors des récentes émeutes causées par la hausse brutale des prix à la pompe des produits pétroliers, le directeur de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Michel-Ange Gédéon, reçoit des félicitations de Mamadou Diallo. Le jeudi 12 juillet 2018, le Directeur Général de la PNH, Michel-Ange Gédéon, a reçu la visite du Représentant Spécial a.i. du Secrétaire Général des Nations-Unies en Haïti, le Dr Mamadou Diallo. Ce dernier a salué le sang-froid des forces de l’ordre dans la gestion des derniers événements, « dans les prises de position adoptées par le D. G, dans l’amélioration du respect des droits de l’homme par la PNH et pour confirmer l’intérêt et le soutien que la MINUJUSTH porte au développement des capacités de l’institution policière, conformément à son mandat », a dit Mamadou Diallo. La hausse des prix du carburant a été décidée à partir d’accords signés en février par le gouvernement haïtien et le Fonds Monétaire International (FMI), alors que la majorité des Haïtiens vit dans des conditions précaires, avec moins de deux dollars par jour et est très sensible à la moindre variation des prix. Le Fonds monétaire international (FMI) a, de con côté, suggéré le jeudi 12 juillet 2018 aux autorités haïtiennes, de supprimer de manière plus progressive, les subventions sur les carburants. « Nous continuerons de soutenir Haïti et d’aider (…) les autorités alors qu’elles vont développer une stratégie révisée », a déclaré Gerry Rice, porte-parole du FMI, lors d’une conférence de presse. Le programme de réformes révisé pourrait inclure « une approche bien plus progressive pour supprimer les subventions », a-t-il conclu.
Saintus Emmanuel