Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, et coordonnateur des secours d’urgence en Haïti, Mark Lowcock, a clôturé, le mercredi 5 juillet, une mission de deux jours dans le pays. Il s’agissait pour M. Lowcock de s’enquérir des préparatifs concernant la saison cyclonique. Il dit avoir rencontré les autorités gouvernementales et municipales du pays et les membres de la société civile. Il informe que, selon des prévisions, il peut y avoir des cyclones avec des vents dépassant 100 km/h. Ceux-ci peuvent, d’après M. Lowcock, causer d’énormes dégâts économiques et des pertes de vies humaines. Le diplomate onusien qui affirme avoir visité la Direction de la protection civile, affirme que le pays pourra compter sur le support de l’ONU, en cas de catastrophes naturelles durant la saison cyclonique de 2018. Monsieur Lowcock annonce l’organisation des exercices de simulation dans différents départements du pays, la semaine prochaine, pour mieux aider la population à faire face aux catastrophes naturelles. D’autre part, l’État haïtien a reçu 30 millions d’euros de l’Union européenne, soit l’équivalent de 2,3 milliards de gourdes. Ce don de l’UE entre dans le cadre de la deuxième phase du programme d’appui budgétaire à la consolidation de l’État. Cette deuxième phase du programme couvre la période 2018-2021. Appelé aussi SBC (State building contract), ce programme vise la modernisation et la dynamisation du fonctionnement de l’État, pour qu’il puisse fournir des services de base à la population. ” Comme nous nous y sommes engagés, lors de la signature de la convention en mars dernier, nous sommes très heureux de pouvoir verser cette première tranche d’appui budgétaire significative à l’État haïtien. Ce premier décaissement vient appuyer les efforts du gouvernement dans la réalisation d’une série de réformes nécessaires pour stabiliser les finances publiques et améliorer leur gestion “, a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne, Vincent Degert. Un premier versement de 30 millions d’euros sur le compte du Trésor public a été accordé à Haïti le 29 juin dernier, sur une enveloppe de 120 millions prévus sur trois ans pour ce programme. Le SBC-II (deuxième volet du programme d’appui budgétaire) vise la mise en œuvre de réformes institutionnelles et économiques profondes, mesurées à partir d’indicateurs fixés d’un commun accord avec les autorités haïtiennes, sur les politiques douanière et fiscale, la capacité de mesures statistiques des politiques, la lutte contre la corruption, la performance des administrations et leur organisation, entre autres. Par ailleurs, une délégation du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), avec des représentants de six (6) pays, a conclu aujourd´hui une visite de travail de 5 jours en Haïti – du 24 au 29 juin 2018 -. Cette mission avait pour objectif de renforcer le dialogue et le partenariat avec les autorités haïtiennes, dans le cadre de l’appui du système des Nations Unies aux priorités nationales de développement, à travers le Cadre de Développement Durable (UNDAF) 2017-2021, et d’apprécier l’impact des stratégies et des programmes des Nations Unies, en particulier les interventions du PNUD, de UNFPA et de UNOPS, sur les conditions de vie de la population haïtienne et sur la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD). Le président Jovenel Moïse a décidé que « toute aide, même dans l’urgence, doit passer par les autorités haïtiennes qui définiront les priorités, détermineront les meilleures destinations, superviseront les activités et évalueront les résultats ». Il a annoncé sa décision, lors d’un atelier organisé le lundi 2 juillet, à Pétion-Ville, dans le but de poser les bases, en matière de coopération et de gouvernance de l’aide publique au développement d’Haïti. Cette journée s’est déroulée en présence des membres du Comité d’efficacité de l’Aide Externe au Développement (CAED) et des partenaires internationaux. En matière d’aide, « l’usage prioritaire des structures gouvernementales est exigé », a déclaré le président Jovenel Moïse dans son allocution. De son côté, le chef du gouvernement, Jack Guy Lafontant, soutient que l’aide externe doit compléter les investissements nationaux pour garantir le développement en Haïti. Par ailleurs, des représentants des partenaires internationaux, notamment le chef de la délégation de l’Union européenne en Haïti, Vincent Degert, l’ambassadeur de la Suisse, Jean-Luc Virchaux, et l’ambassadeur du Canada André Frenette, ont pris part à cette initiative et ont fait ressortir leurs recommandations dans la gestion de l’aide en Haïti.
Saintus Emmanuel