L’administration Moïse/Lafontant a eu très peur puisque la population l’a secouée vigoureusement afin d’exprimer son désaccord aux agissements incompétents du gouvernement. Le pays a plongé dans un vif mouvement de révolte, à la suite de l’annonce du gouvernement, le vendredi 6 juillet 2018, du haussement des prix du carburant sur le marché local, ce qui, bien sûr, a causé l’augmentation immédiate des prix de presque tout sur le marché. Cela a causé un embouteillage monstre dans la capitale haïtienne et dans ses environs, toute la nuit durant, jusqu’au samedi 7 juillet, le jour où tout allait basculer. Avec des barricades de toutes sortes tels : des pneus enflammés, des poubelles, des déchets, des troncs d’arbres et autres, la population de tous les quartiers de la zone métropolitaine surtout, a vivement affiché son mécontentement face à cette décision impopulaire et cruelle de l’administration Moïse/ Lafontant. Pour faire passer sa colère, la population a pillé et incendié plusieurs grosses entreprise du pays dont à Delmas tels ; l’Auto Plaza, Canez, Delimart, Delmas 2000, complexe Delmas 32, Eagle market, Brasserie la Couronne S.A, à Sartre sur la route de l’aéroport, l’Hôtel Best Western, Royal Oasis à Pétion-Ville et autres. À la suite de ce mouvement de la population, le président et le vice-président de l’assemblée nationale, respectivement le sénateur Joseph Lambert et le députe Gary Baudeau ont séparément exigé du gouvernement de se rétracter afin que la paix puisse régner dans le pays, puisque plusieurs villes de province avaient déjà emboîté le pas. Bien que réticent, le gouvernement s’est finalement rétracté à la mi-journée via un tweet du premier ministre sur son compte tweeter, puis en publiant la note révoquant celle stipulant la montée du prix du carburant. Cette note n’a pas calmé les ardeurs de la population haïtienne qui a toujours continué à secouer le pays tout le long de la journée du samedi 7 juillet 2018. Vers les 22 heures environ, dans une adresse à la nation, le président de la République, Jovenel Moïse, a demandé à la population de rentrer chez elle, indiquant qu’il avait entendu ses cris et avait décidé d’obéir. D’autre part, le chef de l’État a fait savoir que la police et la justice allaient regagner les rues pour faire régner l’ordre. Bien que le gouvernement ait essayé de justifier l’injustifiable, en affirmant que toutes ces actions sont pour le bien de la population, celle-ci a fait la sourde oreille à ces allégations. « Le président a parlé point barre » cette expression, c’était le maître mot du président de la République, S.E.M Jovenel Moïse, afin d’affirmer sa toute-puissance et son autorité gouvernementales, une puissance qui a été rudement mise à l’épreuve par la colère de la population. Celui qui avait promis de jumeler ; les gens, l’eau, la terre, le soleil afin de faire ce qu’il appelle un développement endogène (M pral met moun yo, tè a, solèy la ak dlo yo ansanm pou m’ fè yon devlopman andojèn) semble est en panne de solution, tandis qu’il ne cesse de scander que ses promesses de travail vont être tenues. (Se travay nou te pwomèt, se travay n’ap travay). Toutefois, les promesses du président sont très loin de la concrétisation. D’ailleurs, le divorce entre le dénommé Nèg Bannann nan et la population haïtienne ne semble pas être bien loin.
Altidor Jean Hervé