Le choléra a refait surface dans plusieurs régions en Haïti, notamment à Cornillon/Grand-Bois. Cette maladie contagieuse, due à un agent bactérien, le vibrio cholerae, a déjà entraîné cinq (5) morts dans la commune de Cornillon/Grand-Bois (département de l’Ouest), a fait savoir la députée Raymonde Rival. Elle a exhorté à des actions urgentes du ministère de la Santé publique, notamment à l’installation d’un Centre de Traitement du Choléra (CTC). Elle réclame également des interventions de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA). Du 1er janvier au 24 mars 2018, le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) avait rapporté 902 cas suspects de choléra, et 9 décès avaient été également enregistrés. Depuis le début de l’épidémie introduite par les soldats des Nations Unies (Népalais) en 2010, plus de 800 000 personnes ont été infectées par la maladie et près de 10 000 en sont mortes. « Entre janvier et juin 2017, 7 623 nouveaux cas présumés de choléra et 70 décès liés à la maladie ont été recensés, soit une diminution de plus de 60 %, par rapport à la même période en 2016 », précise ce document du MSPP.
Par ailleurs, la politique nationale des laboratoires d’Haïti a été officiellement lancée par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), le mardi 19 juin 2018. « La politique des laboratoires d’Haïti consiste en un ensemble de dispositifs favorisant la recherche pour l’amélioration des soins de santé. Développer le secteur des laboratoires est synonyme de gage de résilience du système de santé », a expliqué la ministre, Marie Greta Roy Clément. De son côté, le directeur du MSPP, le Dr Lauré Adrien, se demande comment peut-on être fier de parler de souveraineté, si l’on n’a même pas la maîtrise des informations sanitaires ? « Le MSPP entend renouveler son engagement et mettre à la disposition de la population, le Paquet essentiel de services (PES) à tous les niveaux de la pyramide sanitaire », a fait valoir ce responsable qui se dit également conscient des défis qui s’imposent à tous les partenaires impliqués dans la chaîne sanitaire. Pour sa part, le Dr Jacques Boncy a révélé la faiblesse qu’il y a dans le document cadre de la politique des laboratoires d’Haïti qui structure et réglemente le système de laboratoires dans le pays. Il a mis l’accent sur l’importance des laboratoires dans la médecine moderne. « Ce système est très peu réglementé en Haïti. Les allocations budgétaires ne sont pas faites spécifiquement pour le laboratoire qui ne peut donc fonctionner qu’en utilisant les ressources allouées aux programmes qu’il appuie. Le pays ne dispose pas suffisamment, non plus, de ressources humaines adéquates et compétentes pour répondre aux besoins en matière de laboratoire », a fait savoir le document. Ce projet a été cofinancé par l’Union européenne (UE) en Haïti et la fondation Mérieux. La politique nationale des laboratoires d’Haïti aspire à participer au diagnostic des maladies, au suivi des patientes et patients, à la prévention de la maladie, à la gestion des épidémies, à la recherche médicale et à la surveillance des maladies pour l’amélioration de l’état de santé de la population. Elle se charge aussi de renforcer le dispositif légal et réglementaire du domaine des laboratoires et de mettre en place des mécanismes, tels que les supervisions, les évaluations, les audits, les contrôles et les inspections, afin d’assurer le respect des règlements en vigueur.
D’un autre côté, le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) et le Réseau de droits humains de l’Artibonite (REDHA) ont attiré l’attention sur une épidémie de maladies cutanées à Garde-Sévère, petite localité de Bas-de-Sault, troisième section de Saint-Michel de l’Attalaye (Département de l’Artibonite). « Cette épidémie de maladies cutanées ravage la population de Garde-Sévère. Ce fléau, qui touche davantage les femmes et les enfants, se manifeste par des cas de « grattèle » (démangeaison), d’éruptions cutanées, de démangeaisons et d’infections vaginales. Au cours de l’année 2018, cette épidémie a atteint un niveau effroyable et sans précédent. Près de 60% des filles de la communauté souffrent de problèmes dermatologiques alors que 75 % des femmes enceintes souffrent d’infection vaginale, due à l’utilisation, sans traitement préalable, de l’eau des rivières de Garde-Sévère », a révélé le directeur médical du Centre de santé de Saint-Michel de l’Attalaye, lors d’un entretien avec le RNDDH, dans le cadre d’une enquête conduite du 29 mai au 12 juin 2018. À rappeler que la localité de Garde-Sévère avait déjà été confrontée à cette situation dévastatrice. En 2008, une épidémie de maladies cutanées, due au déversement dans les rivières, des déchets toxiques issus des guildiveries, frappait les enfants de Garde-Sévère. À la suite de cet événement, le Conseil municipal, composé à l’époque de Michelle Lisette Casimir, maire principale, Luckner Phanord et Mécérite Jean, maires adjoints, avait adopté un arrêté communal pour protéger l’environnement.
Saintus Emmanuel