Les politiciens doivent être rusés pour se maintenir sur la scène. C’est le cas d’Evans Paul, dit K-Plim. Il est très malin. Il a la capacité d’être assez habile et astucieux pour contourner les obstacles qui l’empêchent de parvenir à ses fins. Les plus rusés sont souvent les premiers attrapés. Par une ruse, une autre ruse se rompt. Mais qui se croit le plus rusé n’est bien souvent qu’un sot. Le locataire du Palais National, Jovenel Moïse, avait pris la décision de mettre sur pied un comité de pilotage des États Généraux Sectoriels. Ce comité avait pour mission de produire un soi-disant « Pacte pour la stabilité et le progrès économique et social », d’ici à six mois. Le malin Jovenel Moïse avait créé et installé, le mercredi 28 mars 2018 écoulé, au Palais National, le Comité de pilotage et d’organisation des États Généraux Sectoriels de la nation. Depuis la mise en place de ce Comité de pilotage des états généraux sectoriels, certains secteurs de la vie nationale ne cessent de décrier l’initiative, et de nombreuses personnalités, triées sur le volet par Jovenel Moïse, avaient pris la décision de partir. L’ex-premier ministre Jacques Edouard Alexis avait suivi les pas du professeur Claude Moïse, et Monseigneur Louis Kébreau, le président dudit Comité, avait décidé de jeter l’éponge. Ses Messieurs font partie des personnalités qui refusent l’offre de Jovenel Moïse. Les démissions à répétition enregistrées, mettent à nu tout ce qui se trame au sein du Comité de pilotage. Et dans la comédie, c’était le tour d’Evans Paul, K-Plim, de faire semblant d’abandonner le navire. En moins de quarante- huit heures, l’ancien premier ministre Evans Paul a décidé de revenir sur sa décision de se retirer du Comité de pilotage des États Généraux Sectoriels.
Dans sa lettre de démission, Compère K-Plim avait dénoncé « l’esprit de clan, la vengeance politique, le trafic d’influence et le manque de respect qui caractérisent le comité ». Les nerfs d’Evans Paul n’auront pas finalement pris trop de temps à se calmer. Deux jours après avoir annoncé, dans une correspondance, son retrait du Comité de pilotage des États Généraux Sectoriels, l’ex-premier ministre Tèt Kale est déjà revenu sur sa décision. Après tout, il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idées, n’est-ce pas ? De toute façon, Jean-Claude Desgranges, vice-président du Comité de pilotage, avait dit ne pas croire à la démission de l’ancien premier ministre, puisque, selon lui, la lettre de ce dernier n’était qu’une note interne qui a fuité du Comité de pilotage. Ces propos confortent ceux du secrétaire général, Louis Naud Pierre, qui a affirmé qu’aucune lettre n’a été livrée au Comité de la part d’Evans Paul. On comprend bien le petit jeu du compère K-Plim car les oiseaux de même plumage s’assemblent sur le même rivage. En fin de compte, K-Plim priorise son intérêt personnel, au détriment de celui de la grande majorité de ses concitoyens pour qui la corruption, la misère, la faim, le chômage, l’insécurité et l’injustice constituent la toile de fond de la réalité socio-économique du pays.
Emmanuel Saintus