Alors que se poursuit la situation de crise voulue, provoquée et calculée par la classe dominante et dirigeante de ce pays, alors qu’Haïti continue de faire face à une crise économique, politique et sociale qui fait rage depuis des décennies, une situation de misère qui ne profite qu’aux faiseurs de crise, alors que Jovenel Moïse a volatilisé des centaines de millions de gourdes dans le cadre d’une mascarade dénommée Caravane du Changement où rien n’a effectivement été réalisé, le Président vient de mettre en place le comité de pilotage des États généraux sectoriels. Une autre activité pour créer du boulot pour des amis du pouvoir. En présence de son premier ministre, du président des deux branches du Parlement, du président du pouvoir judiciaire, le chef de l’État a lancé, le mercredi 28 mars 2018 au Palais national, le Comité de pilotage des États généraux sectoriels de la nation. « Les états généraux sectoriels de la nation sont conçus comme un espace de dialogue entre toutes les filles et tous les fils de ce pays. Il s’agira pour l’ensemble de la collectivité de repenser le cadre de notre existence collective et de faire émerger de leurs discussions, un nouveau modèle qui doit inspirer le Pacte pour la stabilité et le progrès économique et social. Pour changer durablement les conditions de vie de la population, il nous faut surtout le faire autrement. Il y va de notre capacité à réaliser nos ambitions légitimes de progrès pour tous et de prospérité partagée. Ce changement ne peut s’opérer que par le dialogue. Ce changement n’est possible que par l’adhésion volontaire de l’ensemble des citoyens à des principes et (à) des valeurs qui le rendent possible », a dit Jovenel Moïse. Ils sont, selon Jovenel Moïse, des personnalités issues de différents secteurs de la société, désignés à « créer les conditions pour rendre possibles des changements majeurs dans divers domaines couvrant les quatre grands secteurs d’activités : politique, économique, social et culturel ». Ces personnalités ont également pour mission de produire un « Pacte pour la stabilité et le progrès économique et social », d’ici à six mois. Le Comité de pilotage et d’organisation des États généraux sectoriels de la nation est composé des personnalités suivantes : Monseigneur Louis Kébreau, président ; Jean Claude Desgranges, vice-président ; les anciens premiers ministres Jacques Edouard Alexis, Michèle Duvivier Pierre-Louis, Evans Paul, comme conseillers spéciaux ; Rony Alexy Desroches, rapporteur ; Amary Joseph Noël, porte-parole. Ensuite, Paul Gustave Magloire, René Julien, Guerdy Lissade, Jean Emmanuel Éloi, Frantz Bernard Craan, Pierre Richard Casimir, Guy Michel Vincent, Marie Carmelle Mentor, Eugénia Romain, Mimerose Pierre Beaubrun, Jean Lavaux Frédéric, Franklin Armand, Yrvelt Chéry, Claude Moïse, Rosanne Auguste et Amos Durosier sont membres de la nouvelle structure présidentielle. Ces personnalités, selon le chef de l’État, ont été choisies en fonction de leur engagement social, politique ou économique. Elles ont pour mission de produire un « Pacte pour la stabilité et le progrès économique et social » qui devra être soumis pour validation au président de la République, dans les six mois à compter de la date de leur installation, donc à partir du mercredi 28 mars 2018. Selon Jovenel Moïse, il a suivi un long processus de consultation et de dialogue, en vue de recueillir les avis des uns et des autres, avant d’arriver à la mise en place du comité de pilotage et d’organisation des États généraux sectoriels de la nation.
Cependant, soixante douze heures après la désignation de ces personnalités l’un d’entre eux l’historien Claude Moïse a exprimé son étonnement de n’avoir pas été consulté avant d’être désigné membre dudit comité. Dans une lettre ouverte au président du comité Monseigneur Louis Kébreau, Moïse a affirmé n’avoir pas été «sollicité formellement de joindre ce comité et ne sachant à qui (il) mérite l’honneur d’être désigné pour en devenir membre».
Emmanuel Saintus