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L’eau en Haïti, la rareté de l‘indispensable

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L’eau c’est la vie, dit-on.  Mais on dit aussi que l’eau peut être du poison si elle n’est pas traitée convenablement.  Mieux : la gestion de l’eau est « cruciale » pour faire avancer l’ensemble des Objectifs de développement durable (ODD) et l’engagement d´Haïti de devenir un pays émergent à l´horizon 2030, selon l’Organisation des Nations unies (ONU), dans une note d’information.  L’ONU dit soutenir les efforts d’Haïti pour une gestion durable de l´eau, à l’occasion de la Journée mondiale de l´eau, le jeudi 22 mars 2018, célébrée sous le thème international : « L’eau : la réponse est dans la nature ».  L’ONU encourage les autorités haïtiennes « dans la recherche d’alternatives durables à des pratiques, comme l´abattage des arbres, un des facteurs qui favorisent la désertification et la sécheresse ».  Est également proposée, en cette année 2018, la multiplication de sessions de réflexion sur les différentes manières d’utiliser la nature pour surmonter les défis de l’eau au XXIe siècle.  Les solutions, basées sur la nature, ont le potentiel de résoudre nombre de problèmes liés à l’accès et à la gestion de l’eau, estime l’ONU.  73 % de la population haïtienne (soit une amélioration de 15% par rapport à 2015) a maintenant accès à une source d’eau potable, en conformité avec les standards internationaux, suivant les derniers chiffres disponibles, cités par l’ONU. Le pourcentage de la population, ayant accès à une installation d’assainissement, s’est amélioré, entre 1990 et 2016, et est passé de 18% à 33%.  Le manque d’accès à l’eau potable et à l´assainissement affecte particulièrement les filles et les femmes, principales pourvoyeuses et gestionnaires de l´eau dans les ménages en Haïti.  Cette situation entraînerait, selon l’ONU, des conséquences négatives, notamment sur la santé reproductive et la maternité, ainsi que sur celle des enfants.  « Dans certaines zones rurales, plus de 40% de la population a besoin de plus de 30 minutes de marche, pour se procurer de l’eau, une tâche majoritairement menée par les enfants et les femmes », rappelle l’ONU.  La Journée mondiale de l’eau vise à attirer l’attention sur l’importance de l’eau et à promouvoir la gestion durable des ressources en eau douce.

De son côté, le Kolektif Jistis Min (KJM), à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le jeudi 22 mars 2018, a affirmé que l’exploitation minière représente un danger pour la gestion de l’eau en Haïti.  « Nous sommes très inquiets face à la complicité de l’État qui s’associe à des compagnies pour faire des propagandes en faveur de l’exploitation minière.  Et ce serait une véritable catastrophe pour l’eau », critique le coordonnateur de la Plateforme de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA), l’économiste Camille Chalmers qui intervenait à une conférence de presse du Kolektif Jistis Min.  Cette exploitation ne fait que détruire l’environnement, tuer les êtres humains, les animaux, en contaminant l’eau avec du cyanure, une substance chimique mortelle, utilisée dans l’extraction minière, avertit-il.  Des compagnies minières ont déjà entamé des explorations dans la commune de Quartier-Morin (Nord), indique Phanès Élusma, membre de l’organisation syndicale Batay ouvriye. L’exploitation minière a déjà causé la mort de plusieurs milliers de personnes à travers le monde, en polluant l’eau au Salvador, au Mexique, au Guatemala, au Chili et en Équateur, entre autres, avance Roosevelt Jean Félin, membre de la Plateforme des organisations des droits humains (POHDH).  Elle absorbe non seulement une grande quantité d’eau, mais aussi pollue et infecte les rivières.  L’eau c’est la vie, dit-on.  En Haïti, cet adage résume bien l’importance de cette ressource indispensable à la vie humaine, indispensable mais avec un accès de plus en plus limité, menacé notamment par les changements climatiques et la croissance démographique.  C’est dans ce contexte que s’est déroulé le 8e Forum mondial de l’eau dans la capitale fédérale du Brésil.  Du 19 au 23 mars, les spécialistes et décideurs mondiaux ont débattu de l’accès à l’eau et de l’assainissement de qualité.  À l’ouverture du forum, les Nations Unies ont présenté un rapport particulièrement inquiétant dans lequel près de la moitié de la population mondiale, soit 3,6 milliards de personnes, vit dans des zones où l’eau peut manquer au moins un mois par an, un nombre qui pourrait atteindre 5,7 milliards en 2050.

Altidor Jean Hervé

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