Dans son dernier rapport annuel sur la situation générale des droits de l’homme en Haïti, l’Action internationale pour les droits humains (AIDH) est critique vis-à-vis des autorités haïtiennes. Dans ce rapport, l’Action internationale pour les droits humains (AIDH) a rappelé que, de janvier à septembre 2017, au moins 227 personnes ont été tuées par balle, vingt-quatre à l’arme blanche et 31 dans des accidents de la circulation. Plus loin, l’organisation de droits humains a ajouté que 782 cas de viols sur femmes ont été répertoriés dans les départements de l’Ouest et de la Grand’Anse, de janvier 2016 à octobre 2017. « La direction de l’inspection judiciaire du CSPJ ne disposerait pas de certains matériels indispensables à son bon fonctionnement », souligne l’AIDH. Soulevant d’autres problèmes témoignant de la faiblesse de l’administration publique, l’AIDH a rappelé que la plupart des promesses de campagne du président Jovenel Moise tardent encore à se réaliser. « Le chef de l’État avait promis de s’engager dans la lutte contre la corruption. Nous l’attendons toujours », écrit l’organisme de défense des droits humains. Selon les dirigeants de l’AIDH, en 2017, plusieurs agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) avaient été coupables de bavures et avaient participé à des exactions. Le rapport indique que les citoyens n’ont pas confiance en la force publique. Tout en faisant état d’améliorations apportées par la hiérarchie de la PNH, l’AIDH estime qu’elles « sont faibles et presque non visibles à côté de celles attendues. » L’AIDH recommande aux autorités gouvernementales et policières de poursuivre le processus d’épuration de la PNH. « Que le gouvernement prenne des engagements fermes devant la nation haïtienne et la communauté internationale, en vue de combattre la corruption qui ronge les institutions régaliennes du pays et ceux du secteur privé ». En ce qui a trait à la situation dans les centres carcéraux, l’AIDH juge que la situation est inquiétante. « La détention préventive prolongée reste un fléau », précise le rapport, ajoutant que l’appareil judiciaire alimente l’impunité. L’État doit renforcer et dynamiser le CSPJ en lui fournissant les moyens de fonctionnement nécessaires, précise le rapport de l’AIDH, mettant l’accent sur des thèmes importants tels que : la migration et la remobilisation de l’armée. Les responsables de l’AIDH recommandent au gouvernement haïtien de « Travailler à la réalisation des droits sociaux, économiques et culturels de la population haïtienne, de lutter contre la fuite des cerveaux en créant des emplois et de se pencher sur le problème d’alimentation des prisonniers et leurs conditions de vie inhumaine ». Par le truchement de ce rapport faisant un état des lieux sur la situation des droits de l’homme en Haïti, l’AIDH a tenté d’expliquer que le développement économique est intimement lié au respect des droits de l’homme. Ce respect, précise-t-elle dans le rapport, est l’un des facteurs de stabilité dont les investisseurs ont besoin pour sécuriser leurs entreprises. « L’Inspection générale de la Police nationale d’Haïti (IGPNH) est devenue un scénario hollywoodien et la population n’a plus de confiance en cette force de l’ordre public », a constaté cet organisme de droits humains, renchérissant que les policiers ne respectent pas le droit à la vie des citoyens haïtiens.
De son côté, l’Office de la protection des citoyens (OPC) critique la lenteur des autorités publiques à faire respecter les droits des consommatrices et des consommateurs en Haïti, à l’occasion de la Journée internationale des consommateurs, le jeudi 15 mars 2018. Dans un communiqué de presse, l’OPC dénonce également les faiblesses profondes des instances de contrôle pour garantir ce droit, de manière effective. La ratification par le Parlement haïtien, le 31 janvier 2012, du Pacte international des Droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) fait d’Haïti un garant des droits sociaux, notamment le droit à la santé et à l’alimentation, rappelle-t-il. L’OPC attire l’attention des autorités publiques sur la situation vulnérable des consommateurs par rapport à la mauvaise qualité des produits, des services et à la contrefaçon, qui sévissent sur le marché haïtien. Il appelle les autorités judiciaires à intensifier leurs efforts afin que les auteurs des infractions liées à la contrefaçon, la vente illégale de médicaments et des produits avariés puissent être punis, conformément à la loi. Il recommande l’adoption de mesures législatives pour garantir une meilleure protection des consommateurs et favoriser un équilibre harmonieux entre les acheteurs et les vendeurs.
Emmanuel Saintus