Les autorités haïtiennes anticipent un durcissement de la politique migratoire chilienne à l’égard des migrants haïtiens. Le nouveau président chilien, le milliardaire Sebastian Piñera, devrait avoir un entretien, le mardi 13 mars 2018, avec le chancelier haïtien, Antonio Rodrigue. Il s’agit pour le gouvernement haïtien de négocier un accord avec le gouvernement chilien, avant la publication d’une nouvelle loi migratoire. Le protocole d’accord préparé par les fonctionnaires haïtiens concerne la migration des Haïtiens. Les signes précurseurs de la nouvelle législation sont déjà visibles, notamment par les appels de citoyens chiliens à freiner l’afflux de migrants haïtiens. De plus, le ministre chilien de la Défense avait fait état des études pour contrôler l’immigration des Haïtiens. Le chancelier haïtien avait eu la charge de la gestion de 169 migrants haïtiens détenus par la police chilienne pendant 4 jours. Il s’agissait du plus grand nombre de déportés par les autorités chiliennes depuis le début de l’afflux massif de migrants haïtiens en 2015. Les autorités de la migration chilienne ont reconduit en Haïti 167 migrantes et migrants haïtiens, le 6 mars 2018, sur les 169 qui ont été retenus à l’aéroport de Santiago. Les deux autres migrants restants seront déportés sous peu, a appris le GARR, auprès des partenaires chiliens. En effet, ces Haïtiennes et Haïtiens ont embarqué le vendredi 2 mars 2018 à bord d’avions des compagnies aériennes Copa Airlines, One et Latin American Wings (LAW), pour se diriger vers le pays de Sebastián Piñera. Depuis ce jour, ils ont été gardés après leur arrivée à l’aéroport de Santiago à la même date, par l’immigration et la Police d’investigation chilienne. Ces dernières les ont accusés, au cours de la vérification, d’avoir soumis des documents falsifiés. Selon les informations recueillies auprès de sources combinées, ils auraient vécu de très mauvais moments durant les quatre (4) nuits passées à l’aéroport de Santiago. Ils ont déclaré qu’ils n’avaient pas pu avoir accès à une douche ni à leurs bagages, en vue de se changer. Les migrantes et migrants haïtiens ont dénoncé le comportement des agents de la migration et ceux de la Police d’investigation chilienne (PDI) qui leur auraient réservé des traitements inhumains au cours de leur rétention.
D’autre part, le journal dominicain, El dia, rapporte cette semaine que des membres du CESFRONT (Corps spécialisé pour la Sécurité frontalière) et des membres de la Direction générale des migrations (DGM) ont appréhendé 55 Haïtiens, dont 6 femmes et 49 hommes, en conditions illégales dans la province de Monte-Cristi. « Les ressortissants haïtiens arrêtés ont été remis à la Direction générale de l’immigration, aux fins pertinentes », selon les détails dévoilés par le media dominicain qui précise, en outre, qu’ils ont été, en grande majorité, déportés. Pour sa part, le samedi 10 mars, les garde-côtes américains ont mis la main au collet de 202 clandestins haïtiens, 36 femmes et 166 hommes dont 4 enfants. Ils ont été refoulés au Cap-Haïtien le mercredi 14 mars 2018. L’inspecteur Thimogène Michel Bertony, responsable des garde-côtes du Cap-Haïtien, précise qu’ils ont été interceptés au large d’Inagua, non loin de Providenciales. Ils tentaient d’entrer illégalement aux îles Turc and Caicos. Deux embarcations de fortune escortaient ces immigrants qui se subdivisaient, respectivement, en 115 et 97 personnes chacune. Il a profité de cette situation pour fustiger le comportement récidiviste de certains clandestins qui ne jurent que par l’immigration.
Altidor Jean Hervé