Les États-Unis maintiennent leur appui à la Police Nationale d’Haïti (PNH) et œuvrent au renforcement de la nouvelle unité : POLIFRONT. En début de semaine, le gouvernement américain et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont fait don, de 5 véhicules et d’autres matériels à la POLIFRONT, unité chargée de sécuriser la frontière haïtiano-dominicaine au niveau de Ouanaminthe-Dajabon. Il s’agit d’une action pour “supporter les efforts du gouvernement haïtien dans la lutte contre le crime transnational et pour augmenter la sécurité au long de ses frontières.” L’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Michèle Sison, a réitéré son engagement à renforcer la coopération avec Haïti, en vue de soutenir la police à tous les niveaux. « Les défis contre le crime transnational, y compris la traite des personnes et autres trafics illégaux, doivent être adressés, si Haïti veut sécuriser ses frontières », a martelé Mme Sison. Depuis plusieurs années, les autorités haïtiennes sont préoccupées par la situation sécuritaire dans la région frontalière, notamment avec la déportation de plusieurs centaines de milliers de compatriotes par le gouvernement dominicain. L’OIM et plusieurs Organisations internationales sont impliquées dans les interventions dans la région frontalière. Le chef de mission de l’OIM, Fabien Sambussy, se réjouit de la création de cette unité qui pourra combattre la criminalité, la migration et la contrebande. C’est également l’avis du directeur central de la police administrative (DCPA), Joany Canéus, qui estime que les matériels permettront aux agents de la POLIFRONT de mieux s’acquitter de leurs tâches. De son côté, La République Dominicaine est prête à fournir des équipements aux hôpitaux situés sur la frontière afin d’améliorer les services de santé et, ainsi, diminuer le flux d’Haïtiens qui traversent vers leur territoire pour se faire soigner. Le gouvernement discute depuis des années au sujet de la réalisation d’un projet de construction de cinq hôpitaux sur la ligne frontalière, a fait savoir le ministre de la Santé, Dr Altagracia Guzmán Marcelino. “Nous avons repris le projet avec le nouveau représentant de l’Union européenne. Nous avons même parlé avec le président (de la République) et le pays est prêt à assister l’Union européenne si elle veut réviser les constructions”, a ainsi prononcé l’autorité dominicaine dans les colonnes de Listin Diario. La ministre en a profité pour envoyer un signal clair contre l’absence des autorités haïtiennes qui, selon elle, alourdit ses tâches. « Il est clair qu’Haïti doit améliorer l’accès aux services de santé, car cela nous affecte et cette mesure va de pair avec les mesures de contrôle migratoire » a déclaré Altagracia Guzmán Marcelino.
Altidor Jean Hervé