À la suite d’une entente trouvée lors d’une rencontre, le mardi 13 mars 2018, entre les responsables de l’ADH (Association des Douaniers Haïtiens) et les autorités responsables dont le directeur des douanes, la grève des agents douaniers a été levée de façon temporaire. Les agents douaniers ont été en grève depuis le lundi 5 mars 2018, pour exiger le respect du protocole d’accord des 20 et 21 octobre 2017, relatif au statut particulier des fonctionnaires des Douanes. Le ministre de l’Économie et des Finances, Jude Alix Patrick Salomon, dans une lettre adressée au directeur général de l’Administration Général des Douanes, informait que le document statuant sur ce dossier a été finalisé. Le titulaire du MEF a ajouté que ce document a été transmis à l’Office de Management et des Ressources Humaines (OMRH) via le premier ministre, pour les suites appropriées. Au nombre des revendications, les agents douaniers ont réclamé dans le protocole d’accord signé en octobre 2017 avec le ministre de l’Économie et des Finances, Jude Alix Patrick Salomon, l’application de l’engagement qui avait été pris de faire :
- un ajustement salarial pour l’ensemble du personnel de la douane, le 1er octobre 2017 ;
- la finalisation, dans un délai ne dépassant pas 90 jours, du statut particulier de l’agent douanier ;
- l’application du statut particulier des douaniers, au plus tard, le 1er octobre 2018 ;
- l’implémentation du statut particulier des douaniers avec, comme corollaire, une augmentation de salaire spécifique sur une période de deux ans en faveur des douaniers, à titre d’agents du Trésor public, à partir du 1er octobre 2018
- et la formation d’une commission.
« Nous maintenons le mot d’ordre de grève dans les douanes du pays jusqu’à la publication du statut particulier des douaniers dans Le Moniteur », a déclaré le porte-parole de l’Association des douaniers haïtiens. Selon Michelson Nelson, la seule chose que le gouvernement puisse faire pour trouver une solution à la crise, c’est de publier le document. « Sinon, la grève se poursuivra encore la semaine prochaine », a-t-il poursuivi.
De son côté, le ministre de l’Économie et des Finances avait qualifié de manœuvre et de chantage, la grève des douaniers. Au cours d’une interview accordée à la station Radio Magik 9, le vendredi 8 mars 2018, Jude Alix Patrick Salomon a fait savoir que ce que réclament les douaniers, n’était pas conforme à ce qu’ils ont signé. « Les douaniers n’ont aucune raison de paralyser les douanes du pays. Ce qui doit être pris en compte, c’est l’ajustement de salaire qui se fera le 1er octobre 2018. Il y a beaucoup de confusion dans le document relatif au statut particulier des douaniers que ces derniers veulent à tout prix faire publier dans Le Moniteur », a dit le ministre.
En outre, en marge de la grève, huit entreprises dans le secteur textile et de la sous-traitance à Port-au-Prince, faute de matières premières, avaient fermées leurs portes. Même son de cloche pour le parc industriel de Caracol qui avait menacé de fermer ses portes si rien n’est fait pour trouver une solution à la grève des douaniers. Cette situation a alarmé le président de l’Association des industries d’Haïti (ADIH), Georges Sassine, qui a confié au journal Le Nouvelliste que le directeur de la SONAPI avait écrit au premier ministre pour lui faire savoir que la compagnie coréenne opérant au parc industriel de Caracol, annonce pour ce samedi, la fermeture de ses portes, à cause de la grève des douaniers. M. Sassine dénonce le fait que, non seulement les entreprises ne peuvent dédouaner les matières premières indispensables à leur fonctionnement, elles ne peuvent non plus exporter les produits pour lesquels elles ont eu des contrats. « Les pertes résultant de cette grève ne sont pas uniquement économiques. Il y a aussi le coût de confiance dans le pays de la part des étrangers », a-t-il regretté. Il faudrait peut-être le rappeler au gouvernement.
Emmanuel Saintus