Acculés et sentant que c’est bientôt la fin de leur règne, les corrompus sont dans une impasse et sont prêts à tout pour s’en sortir. Jovenel Moïse avait promis de défendre les corrompus, envers et contre tous. Au royaume des corrompus, seul le protecteur des corrompus peut parler de la corruption, sans déclencher la colère des mafias et malfrats en Haïti. Le Communiqué de la Mission des Nations Unies pour l’Appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH) a dressé les poils sur le dos des autorités gouvernementales et de leurs alliés. En effet, la décision prise par la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUJUSTH, Susan D. Page, de saluer le transfert à des juges d’instruction, des plaintes déposées dans le cadre du scandale de dilapidation présumé des fonds PetroCaribe, tout en appelant les autorités à faire de même pour les graves violences de Lilavois et de Grand-Ravine, a fait un foin de tous les diables de la part des autorités gouvernementales.
Ce communiqué publié par la mission onusienne, en date du 25 février 2018, a rappelé que, selon un récent rapport de Transparency International, le pays est considéré comme le plus corrompu de la région des Caraïbes et se trouve à la 157e place sur 180 à travers le monde, pour ce qui est de la perception de la corruption. Mme Susan D. Page en avait aussi profité pour saluer l’initiative et le rôle actif des citoyens haïtiens et de la société civile engagés dans la lutte contre la corruption et l’impunité. Leurs actions démontrent que la population défend l’obligation de rendre des comptes ainsi que la justice, écrivait la diplomate américaine. Mais, la Mission avait toutefois regretté qu’aucun juge d’instruction n’ait été chargé d’examiner les allégations de violations des droits humains commises par des unités de la Police Nationale Haïtienne (PNH) à Lilavois le 12 octobre 2017, au cours d’opérations qui ont causé la mort à au moins une personne, ainsi qu’à Grand-Ravine le 13 novembre 2017, où huit civils auraient été sommairement exécutés, en plus des deux officiers de la PNH tués.
Emmanuel Saintus