Depuis la saison dernière, la Commission Nationale de Arbitres (CONA) a innové en confiant tous les matchs de la première journée du Championnat national haïtien de football professionnel à des arbitres de sexe féminin. Cette initiative paraissait inquiétante alors, car on doutait de leurs capacités à diriger un match de première division masculine. En effet, cela requiert de l’endurance, une bonne forme physique et une concentration à toute épreuve. Et pourtant, elles s’en sont sorties très bien.
Donc, pour cette nouvelle saison, on n’était nullement étonné de voir la CONA récidiver cette expérience, c’est-à-dire, nommer huit arbitres femmes pour diriger les huit rencontres de la première journée de D1 masculine. Et une fois encore, elles ont fait du bon boulot, les matchs ont été menés globalement de façon très satisfaisante.
Qui sont donc ces femmes ?
Ce sont des jeunes professionnelles dans la vingtaine et dans la trentaine, elles sont : infirmière, enseignante, entraîneur, entrepreneur, étudiante… Elles ont toutes en commun: une grande passion pour le sport et un très grand amour pour l’arbitrage. Elles veulent toutes percer dans ce domaine et arriver à officier dans des matchs internationaux de football féminin. Ces incursions dans les matchs de D1 du championnat haïtien de football professionnel leur permettront d’acquérir une expérience particulière dans la conduite d’un match, en renforçant leurs capacités en tout point.
Cette initiative fait d’Haïti le premier pays dans lequel toutes les rencontres d’une journée de championnat de football professionnel de première division sont dirigées par des arbitres femmes. Nous contribuons donc de cette façon à renforcer la présence des femmes dans la conduite des matchs dans le football masculin. Nous pouvons en être fiers ! De novembre 2010, date de la première formation pour les arbitres femmes en Haïti, dispensée par des experts de la FIFA, à aujourd’hui, elles ont rapidement gravi les échelons. C’est pour cela que nous avons autant de femmes arbitres à pouvoir diriger un match de D1 masculine. Depuis lors, 80 femmes haïtiennes au total militent comme arbitres nationales, à la fois en D1, D2, en Ligue et en football féminin. Aucun pays de la Caraïbe n’en a autant que nous.
Et voilà ! Encore une fois, grâce au sport, Haïti a pu réaliser quelque chose de grandiose. Ceci doit servir d’exemple aux autres disciplines sportives pratiquées dans le pays, aux institutions et entreprises de la République, afin qu’elles s’évertuent à donner aux femmes, des postes de responsabilités suivant leurs mérites.
Schiller Charlotin
Chroniqueur sportif