À l’initiative des responsables d’organisations issues de la société civile, le dimanche 25 février 2018, des centaines de personnes se sont réunies au Champ-de-Mars, notamment sur la Place de la Constitution, pour dire non à la corruption et à l’impunité. Le Collectif du 4 Décembre, Réveil Citoyen, Rasanbleman kont enpinite, Groupe 144 sont, entre autres, les organisations qui ont réalisé ce sit-in contre la corruption et l’impunité. Les protestataires exigent des explications sur les fonds (CIRH, PetroCaribe) dilapidés par les responsables haïtiens et étrangers. Les participants ont dit non à l’impunité qui bloque le développement du pays.
Comme annoncé, de nombreuses personnalités dont des étudiants, des professeurs, des médecins ont pris la parole pour souligner les mauvaises conséquences de la corruption. En outre, l’un des sénateurs du département de l’ouest, Jean Renel Sénatus, demandait des éclaircissements au sujet de l’achat d’une flotte de matériels, d’engins lourds qui seraient consacrés aux activités faisant partie du programme gouvernemental dénommé « la Caravane du Changement ». « Ces équipements coûtent environ 123 millions de dollars au trésor public », a lancé Sénatus qui critique les zones d’ombre qui entourent cette transaction. Il a fait savoir également, qu’il entend envoyer une correspondance au président du Sénat, Joseph Lambert, un proche indéfectible de Jovenel Moïse, pour exiger l’ouverture d’une enquête au sein de la commission éthique et anti-corruption.
Le Sénateur Sénatus a dit toutefois reconnaître que sa démarche serait vaine, vu la configuration du Sénat dominé par les pro-gouvernementaux, mais il affirme que « la défaite du droit est toujours provisoire ». Par ailleurs, un rapport annuel de l’organisation Transparency International, sur l’indice de perception de la corruption pour l’année 2017, a classé Haïti à la 157e position sur un total de 180 pays les plus corrompus dans le monde. « La majorité des pays corrompus font « peu ou pas de progrès » pour mettre fin à la corruption. Les résultats pour l’Amérique latine et les Caraïbes demeurent encore médiocres en matière de corruption », a indiqué le rapport. Dans cette dernière parution publiée le mercredi 21 février 2018, Haïti a amélioré sa position au classement de deux points, passant de 159e en 2016, à 157e pour cette année.
Emmanuel Saintus