Fin janvier, à Washington, le ministre de la Défense, Hervé Denis, a accordé une interview à l’agence de presse EFE, dans laquelle il a passé en revue les liens historiques que tissent les États-Unis et Haïti. « Nous sommes les deux plus anciens pays de la zone », souligne le ministre, lors d’un entretien exclusif offert à Loop Haïti, le samedi 3 février, dans le calme du petit matin. Pris au dépourvu, et en plein « Shithole’ Trump » une question lui rappelle que son pays, Haïti, se rebellait contre les propos indignes du président américain. Le jour même, 24 janvier, l’agence titrait en espagnol : « Haïti minimise les protestations sur l’insulte présumée de Trump ». Ce titre a conduit des réactions effrénées dans la presse locale, dont Le Nouvelliste qui a pourfendu le titulaire du ministère de la Défense. « Cette réaction du ministre de la Défense fait suite au comportement désinvolte qu’a eu le chef du gouvernement, le Dr Jack Guy Lafontant, appelé, quelques jours plus tôt, à réagir sur le sujet », écrit le quotidien dans un papier intitulé : « À Washington, le ministre Hervé Denis minimise les manifestations contre les propos insultants de Trump ». Passé au scalpel de la critique, Hervé Denis reprend la parole pour démentir, corriger, critiquer et préciser. « Absolument faux », répond-il, prouvant par a + b que l’agence a faussé ses propos. « Heureusement, nous avions pris nos propres bandes [sonores] et que de tels propos y sont absents », se réjouit-il, avant de préciser qu’il a répondu au journaliste qu’entre Haïti et les États-Unis, les liens remontent à plus de 200 ans.