Pour la 3e fois de son histoire (1974, 2007, 2018), Haïti sera présente à une phase finale de Coupe du monde. En battant le Canada 1-0, en match de classement de la CONCACAF de football féminin U20, Nérilia Mondésir et sa troupe raflent la troisième place qualificative de la zone CONCACAF et remportent leur billet pour Bretagne 2018. Une première dans l’histoire du football féminin haïtien. Une première pour la Caraïbe aussi. Pour la première fois de l’histoire, Haïti disputera une phase finale de Coupe du monde et représentera la Caraïbe pour la première fois au football féminin mondial. Le petit poucet a vaincu les grands. Après le 0-4 que nous avait infligé le Canada mardi, lors de la dernière rencontre de la phase de poule, ce sont les représentantes de l’Amérique du Nord qui avaient les faveurs des pronostics. Pire, le fait qu’Haïti ait perdu son stoppeur, Emmeline Charles, expulsée face aux États-Unis, fit que même les plus optimistes nourrissaient quelques doutes. Équipe réserve oui mais, comment inverser 0-4 en victoire ? Incroyable, pensait-on. Et les plus défaitistes regrettaient le fait qu’Haïti ait manqué sa chance vendredi, après avoir obtenu le nul (1-1) face aux puissantes joueuses des États-Unis, pour être vaincue aux tirs aux buts (3-0). Aussi, quand Marc Collat aligna la même équipe qui avait affronté les USA avec seulement deux petits changements, beaucoup ont regardé le match sans grand espoir de qualification. Les changements étaient les suivants : Danielle (Dani) Étienne remplace Emmeline Charles, avec une permutation de position entre elle et Tabita Joseph que l’entraîneur associe avec Naphtalie en défense ; Bethina Petit-Frère remplace Nelourde Nicolas sur le côté droit de l’attaque.
Et Sherly marque…
Une foule en liesse, le chef de l’État, Jovenel Moïse, le premier ministre, Jack Guy Lafontant et des officiels du gouvernement ont salué la performance des Grenadières. Le président Moïse a exprimé sa fierté envers les joueuses de la sélection des moins de 20 ans qui ont décroché leur qualification pour la Coupe du monde 2018. «Ces jeunes ont besoin de nous, des aînés, pour avancer. Je viens donc accueillir nos jeunes héroïnes féminines qui viennent de faire valoir leurs talents ainsi que la fierté d’Haïti devant le monde,» a dit M. Moïse, donnant la garantie que, tout au long de son quinquennat, il s’engagera à tous les niveaux, éducatif, social, psychologique, économique, en vue de faciliter l’épanouissement et le développement de ces jeunes, pour que demain, elles puissent se remémorer, dans la dignité, d’avoir rendu de grands services à leur pays. M. Moïse a promis d’accompagner l’équipe dans sa préparation pour la phase finale de la Coupe du monde en août 2018. Les Grenadières ont compris qu’il faudra élever leur niveau de jeu afin de réaliser une bonne performance, lors de cette Coupe du monde. Kerly Théus juge que c’est le moment de se motiver et de travailler durement pour prouver que l’équipe mérite sa place à ce tournoi. Ce fut une grande fête sans Nerilia Mondésir et Sherly Jeudi qui avaient rejoint leur club en France. Les Grenadières U20 n’en finissent pas de recevoir les honneurs, de part et d’autre, à la suite de leur qualification historique pour la Coupe du monde qui se déroulera en France, cette année. Rentrées au pays ce mardi, elles ont été reçues par le président de la République, Jovenel Moïse en personne, le chef du gouvernement, Jack Guy Lafontant et d’autres personnalités importantes de la société haïtienne. Mais ce n’est pas tout. La Fondation du Groupe Jean Vorbe va offrir 25 000 dollars américains à l’équipe, en signe d’encouragement aux joueuses et au staff qui les a accompagnées. C’est Dimitri Vorbe qui en a fait l’annonce au cours de la journée, sur son compte Twitter : 1 000 dollars pour chacune des 20 joueuses et les 5 000 dollars qui restent, seront pour les membres du staff. Ailleurs, le maire de Croix-des-Bouquets, Rony Colin, a aussi offert un cheque de 10 000 dollars américains aux jeunes Grenadières, en guise d’encouragement.
Altidor Jean Hervé