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Plus de 60% de population haïtienne vit en ville

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Selon un rapport de la Banque Mondiale sur l’urbanisation en Haïti, « la croissance du tissu urbain s’est accélérée entre 2000 et 2015 ». Mais cette urbanisation ne s’est pas faite sans risque. Pendant cette période, la croissance urbaine a accéléré dans un contexte de haute exposition aux risques de catastrophes naturelles. « Presque la totalité du territoire d’Haïti est exposée à des risques sismiques, qualifiés de risques moyens à risques élevés. 97% du territoire est exposé à ces risques sismiques », a précisé le chargé du développement urbain et territorial de la Banque Mondiale.

« Si on regarde les risques d’inondation, c’est 58% des zones construites qui sont exposées, et 44,2 % d’entre elles, aux risques d’érosion. Au total, dans les cas d’inondation, parmi les 400km2 de superficie urbaine, il y a plus de 200km2 qui sont exposés aux risques d’inondation », a précisé Sameh Wahba. Il ajoute qu’entre 2000 et 2015, le total des personnes concernées par des risques d’érosion grave a augmenté à 1,12 million. En ce qui concerne l’inondation, la population qui y est exposée est passée de 2,6 à 2,9 millions. La moitié des glissements de terrain a eu lieu dans les zones de densité de population intermédiaire ou élevée. Les risques de catastrophes naturelles qui dominent à Port-au-Prince sont le tremblement de terre, l’inondation et l’érosion.

« 66% des zones construites à Port-au-Prince sont exposées aux risques sismiques élevés et 1/3 des surfaces bâties risque d’être inondé, comparé seulement à 13% dans la plus grande partie de la région », a avancé le directeur. Selon l’expert, la manière dont Haïti s’urbanise, conduit à une exposition élevée aux risques naturels. Un peu plus de la moitié du Produit Intérieur Brut (PIB), 56%, est liée à des régions qui sont soumises à de plus en plus de risques naturels. Les catastrophes naturelles coûtent environ 2% du PIB, chaque année au pays. « C’est un prix très élevé », a-t-il soutenu, expliquant qu’il y a 93% de la superficie du pays et 96% de la population qui sont soumises aux risques de catastrophes naturelles. 64% des Haïtiens vivent en ville, alors que le pays ne comptait qu’un tiers de citadins en 1996. Mais en Haïti, à l’inverse de la tendance mondiale, cette urbanisation n’a pas été de pair avec une croissance économique.

Le PIB par habitant a même baissé, passant de 757 dollars américains en 1996, à 727 dollars en 2013, précise le rapport. “Il y a eu un processus d’urbanisation très rapide, en moyenne 5% par an, qui n’a pas été accompagné par des investissements en infrastructures qui puissent être adéquats à cette croissance urbaine”, explique Sameh Wahba, chargé du développement urbain et territorial de la Banque Mondiale. Ces investissements n’ayant pas été réalisés, un tiers des citadins haïtiens n’ont toujours pas accès à l’eau potable et deux tiers d’entre eux n’ont pas accès aux services d’assainissement.

Toujours faute d’investissements publics et de planification urbaine, la grande majorité des citadins ont moins facilement accès au marché de l’emploi que dans les zones rurales. Le système de transports n’étant ni fonctionnel ni à un coût suffisamment abordable, les trois quarts des Haïtiens n’utilisent pas de véhicules motorisés au quotidien, révèle l’étude de la Banque Mondiale. “Les gens qui se déplacent à pied n’ont pas accès à beaucoup d’opportunités économiques”, reconnaît M. Wahba.

“À Port-au-Prince, la population qui se déplace à pied à accès à seulement 12%, en moyenne, des emplois dans la ville, ce qui diminue leur possibilité d’augmenter leurs recettes”, déplore-t-il. Haïti devient le troisième pays le plus urbanisé dans l’Amérique latine et les Caraïbes, selon ce nouveau rapport publié par la Banque Mondiale. Si dans les années 50, 90% de la population haïtienne vivait en milieu rural, aujourd’hui, selon les statistiques, plus d’un Haïtien sur 2 se trouvent dans les villes. Ce qui fait d’Haïti, le troisième pays le plus urbanisé, derrière Trinidad-Tobago et le Mexique. Cette urbanisation rapide et non organisée n’est pas sans conséquences, selon ce rapport de la Banque Mondiale.

La croissance rapide des villes ne va pas de pair avec la croissance économique et, de là vient tout le problème. L’urbanisation rapide et non organisée rend précaires les agglomérations. La Banque Mondiale recommande, entre autres, le renforcement de la résilience des villes et la mise en place des services de base.

Altidor Jean Hervé

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