« Je pense sincèrement que la Nation a le droit d’obtenir des comptes. Aussi vrai que les autorités haïtiennes s’obligent à rendre possible une réconciliation avec les gouvernés, le Sénat devra sanctionner le rapport PetroCaribe, à la séance prévue au 31 janvier prochain, » a déclaré le Sénateur Joseph Lambert. La séance autour du rapport sur l’utilisation des fonds PetroCaribe se fera le 30 janvier prochain. C’est le nouveau président du Sénat, Joseph Lambert, qui l’a annoncé. « Mardi prochain, je vais proposer aux collègues, en conférence des présidents, de voter sur le rapport PetroCaribe » a martelé le sénateur du Sud-Est. Joseph Lambert affirme que c’était une promesse lors de sa campagne pour son élection à la tête du Sénat. Il promet que le Sénat va « débattre et se positionner » autour de la question du rapport qui pointe la dilapidation de plus d’un milliard de dollars. À peine arrivé à la tête du Sénat de la République, le sénateur Joseph Lambert s’est saisi du rapport d’enquête sur l’utilisation des fonds PetroCaribe.
Lors d’une récente conférence des présidents, il a été décidé que le volumineux document sur la gestion des fonds vénézuéliens figurera au menu de la prochaine séance. Le Président du grand corps qui est actuellement en Italie, en tournée avec le locataire du Palais national, aura à mener une séance dont les enjeux ne sont pas minces. Joseph Lambert, réputé proche du pouvoir en place, devra se mettre au dessus de la mêlée. Déjà, les débats s’annoncent houleux, dans un contexte où la majorité présidentielle, fort d’une vingtaine de sénateurs, impose sa loi. Reportée à deux reprises, la séance sur le rapport d’enquête sur l’utilisation des fonds PetroCaribe, programmée pour le 30 janvier prochain, pourrait avoir enfin lieu, puisque la décision a été prise en concertation avec l’Assemblée, d’après les précisions de l’élu du Sud-est. Notons que dans le volumineux document de plus de 600 pages, produit par les sénateurs de tendance « lavalasienne », des anciens premiers ministres, des hauts fonctionnaires de l’État sont accusés de détournement de fonds publics. Presque tous les indexés, preuves à l’appui, s’étaient défendus, dénonçant ainsi une persécution politique de la part des élus issus de la mouvance Lavalas. D’autre part, le président du Sénat haïtien, Joseph Lambert, a démenti formellement les rumeurs faisant état de gabegies dans la gestion de son prédécesseur.
M. Lambert, chiffres à l’appui, a expliqué qu’il n’y a pas eu de mauvaise gestion de l’ancien bureau dirigé par Youri Latortue. Le budget a été utilisé à 25% conformément à la loi, a dit M. Lambert, à l’instar de Latortue, allié du parti Haïtien Tèt Kale (PHTK). En fait, seules les ressources allouées au déplacement en région des membres du staff des sénateurs sont totalement épuisées. M. Lambert dément également les rumeurs sur les vols de matériels de l’institution, expliquant qu’une génératrice est affectée au bureau de l’ex-questeur Ricard Pierre. Le sénateur Latortue se veut imperturbable. Il rappelle que son bureau avait soumis à la fin de l’année écoulée un bilan politique et financier. Il voit dans ces accusations des manœuvres de certains de ses détracteurs mécontents de son retour aux commandes de la commission éthique et anti-corruption. Il promet sans sourciller de faire le suivi du rapport de la commission, dirigée par le sénateur Beauplan. Le rapport sur la gestion des fonds de PétroCaribe avait épinglé plusieurs personnalités dont deux anciens Premiers Ministres.
De son côté, l’ex-Questeur, Ricard Pierre, y voit une attaque en raison de ses prises de positions contre le gouvernement. Il fait remarquer que ces accusations visent à salir son image, puisque les sénateurs de l’opposition étaient en première ligne du rapport de PétroCaribe. Il révèle que les membres de l’ancien bureau avaient, avant leur départ, sollicité un audit de leur gestion de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA). Fraîchement élu à la tête du Sénat, Joseph Lambert promet déjà de nouvelles réformes au Parlement.
Les journalistes accrédités au Parlement vont pouvoir travailler dans de meilleures conditions lors des séances parlementaires. De nouvelles salles et des équipements leur seront réservés pour mieux couvrir l’actualité. « Le Parlement mettra des ordinateurs portables avec Internet à leur disposition, afin de rendre leur travail plus accessible » promet le sénateur du Sud-Est. Il se dit conscient des difficultés auxquelles les membres de la presse sont actuellement confrontés. Ces préparations sont déjà en cours, a fait croire Joseph Lambert. « Nous avons procédé à la délimitation d’un espace jaune. Les journalistes pourront venir recueillir des informations à propos de tout ce qui se fait au Parlement, en cas de besoin » précise-t-il.
Emmanuel Saintus