Le lundi 8 janvier 2018 a marqué l’ouverture, en assemblée, de la première session ordinaire de l’année législative de la 50e législature. En cette occasion, le chef de l’État, Jovenel Moïse et le Premier Ministre ont discouru sur l’état de la Nation et ont fait le bilan de l’action gouvernementale, devant les membres du pouvoir législatif, des membres du Corps diplomatique et de la société civile, invités pour la circonstance. Dans son intervention, le Président de la République a élaboré sur les nombreuses difficultés économiques, sociales et politiques qui ont marqués l’année 2017 et qui demeurent fortes.
« Peuple Haïtien, l’année 2017 a été marquée par de nombreuses difficultés […] Les contraintes structurelles aux nombreuses conséquences économiques, politiques et sociales demeurent vivaces. Les enseignements tirés des onze (11) premiers mois de mon quinquennat renforcent ma détermination à poursuivre les réformes structurelles nécessaires pour que notre Patrie devienne un pays où il fait bon vivre. C’est pourquoi, dès mon accession à la magistrature suprême de l’État, conscient de la nécessité que le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif convergent leurs efforts dans la recherche du bien commun, nous avions convenu d’un agenda législatif conjoint pour doter le pays des outils juridiques nécessaires pour sa bonne gouvernance, qui a abouti au vote de lois tant attendues pour lancer la réforme de l’État, un exemple de notre capacité de nous mettre ensemble pour lancer le pays dans la voie de la modernité et du progrès économique, social et humain. Il est clair que pour changer durablement notre pays, nous devons préalablement, collectivement, intégrer et croire fermement que cela est possible. Nous devons dépasser le bavardage politique ambiant, assumer notre passé, pour le dépasser et affronter l’avenir avec intelligence et responsabilité. Durant cette première année de mandat, je me suis mis à l’écoute de l’opposition s’exprimant, au sein du Parlement, dans les quartiers, par le biais des organisations de la société civile ou à travers les médias. Les critiques constructives émanant de l’opposition parlementaire ont fait office de conseils et m’ont permis d’ajuster certaines de mes actions […] À mes frères et soeurs de l’opposition, qui ne partagent pas les orientations politiques de mon administration, je dis que je respecte leurs choix. La pluralité des idées est un élément vital pour notre démocratie.
Pour l’année 2018, mon Administration souhaite un effort supplémentaire de nos Honorables Parlementaires, en vue de boucler l’Agenda législatif établi conjointement en 2017. Entre-temps, sur la lancée de 2017, le gouvernement se prépare à présenter, au Parlement, un agenda législatif pour l’année 2018 dans les domaines de l’investissement, du renforcement et de la modernisation des institutions judiciaires, de l’administration publique, des services de base, du changement climatique, de la santé publique, de l’éducation, de l’emploi et des jeunes. C’est dans cette même optique que le pouvoir exécutif, après maintes consultations, dans le cadre du dialogue politique et social permanent que je promeus, lance les États généraux sectoriels de la Nation. Au cours de nos échanges avec des compatriotes de tous les secteurs, nous avons recueilli vos points de vue. Certains compatriotes parlent de conférence nationale ou d’autres, de dialogue national. En fin de compte, l’objectif est le même : trouver un consensus politique et social autour d’un programme de développement irréversible, à exécuter sur une période d’au moins 25 ans, pour sortir le pays définitivement de son statut d’État failli qui ne fait pas honneur aux sacrifices de nos ancêtres. Au-delà des luttes politiques et sociales, la corruption est le mal absolu, la gangrène qui afflige Notre Pays ; c’est un crime contre le développement et les intérêts supérieurs du peuple haïtien.
J’entends intensifier la lutte contre la corruption, les malversations et le vol des biens de l’État. De même, il faut arrêter le comportement abusif de certains fonctionnaires aux automobilistes qui circulent sans plaques d’immatriculation et même à contre-sens, aux rançonneurs qui empêchent au peuple d’obtenir les services publics auxquels il a droit ; aux fonctionnaires qui ne travaillent pas, mais perçoivent leur salaire ; aux fonctionnaires qui encouragent la surfacturation pour bénéficier de ristourne ; aux fossoyeurs de tout acabit qui rendent la vie pénible aux citoyens. Je vous annonce que ces gens qui violent les lois de la République seront poursuivis et sanctionnés », a dit Jovenel Moise.
De son côté, le Premier ministre Jack Guy Lafontant a exposé sur les actions de son équipe de juin à décembre 2017, mais un groupe de sénateurs et de députés ont agité des cartons rouges. Selon ces parlementaires, certains ministres dont les titulaires des ministères de la : Planification, l’Agriculture, les Affaires sociales, l’Intérieur, la Communication et la Justice, devraient quitter leur poste… Par ailleurs, dans son rapport final, la Commission mixte Exécutif-Sénat a recommandé au Président Moïse, l’organisation des élections en octobre 2019, pour renouveler le premier tiers du Sénat. Le Chef de l’État a accepté cette recommandation. Les 10 sénateurs concernés : Antonio Chéramy, Evalière Beauplan, Nawoom Marcelus, Jacques Sauveur Jean, Carl Murat Cantave, Wilfrid Gélin, Ricard Pierre, Hervé Fourcand, Saurel Jacinthe et Francener Dénius vont donc rester en fonction jusqu’au terme de leur mandat (janvier 2020), a confirmé, lundi, le Sénateur Youri Latortue, Président de l’Assemblée Nationale.
Emmanuel Saintus