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Le TPS, s’arrête dans 18 mois pour les Haïtiens

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En janvier 2018, l’administration Donald Trump accordera un délai de 18 mois aux 58 000 Haïtiens vivant aux États-Unis sous le Statut de Protection Temporaire (TPS), pour quitter le pays. La secrétaire par intérim du Département de la Sécurité Intérieure, Elaine C. Duke, a sou- tenu hier qu’un délai de 18 mois, jusqu’au 22 juillet 2019, est accordé avant que l’ordre de quitter les États-Unis ne devienne effectif.

Dans son communiqué le Département de la Sécurité Intérieure, explique que « la décision de mettre fin au TPS pour Haïti a été prise après un examen des conditions sur lesquelles était fondée la désignation initiale du pays et si ces conditions exceptionnelles mais temporaires empêchaient Haïti de gé- rer adéquatement le retour de ses ressortis- sants, comme l’exige la loi. Sur la base de toutes les informations disponibles, y com- pris les recommandations reçues dans le cadre d’un processus de consultation inter- institutions, la Secrétaire par intérim, Mrs. Duke, a déterminé que ces conditions extra- ordinaires mais temporaires causées par le tremblement de terre de 2010 n’existent plus. Ainsi, en vertu de la loi applicable, la désignation TPS actuelle doit être résiliée. » Les autorités américaines ont fait valoir que des Haïtiens couverts par le TPS pour- ront rester en Amérique, s’ils ont d’autres demandes d’immigration légale.

Selon le Los Angeles Times, plus de 30 000 Haïtiens touchés par la décision vivent en Floride. Les Haïtiens bénéficient du programme qui empêche leur déportation depuis le violent séisme du 12 janvier 2010. La décision des États-Unis d’Amérique de mettre fin au Statut de Protection Temporaire (TPS, en Anglais) pour les 58 000 Haïtiennes et Haï- tiens qui en bénéficient sur le territoire américain depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010 en Haïti, serait lourde de conséquences, selon les analyses de plusieurs institutions et personnalités. La fin du TPS contraindrait au départ, 50 000 travailleuses et travailleurs, ainsi que 27 000 enfants nés aux États-Unis d’Amérique, sans compter la perte de 23,2 milliards de dollars dans le Produit intérieur brut (PIB) américain sur 10 ans, selon les évaluations de « Unite Here », une organisation syndicale représentant les travailleuses et travailleurs des branches économiques de l’hôtellerie, du jeu, de la restauration et des aéroports aux États-Unis d’Amérique et au Canada.

« Mettre fin au TPS pour Haïti est contraire à nos valeurs. Les Haïtiennes et Haïtiens vivant à Boston et ailleurs, contribuent à notre économie, à notre communauté et à notre pays », mar- tèle le maire de Boston, Marty Walsh, dans une lettre adressée à la secrétaire par intérim du Département américain de la sécurité Intérieure, Mrs. Elaine C. Duke. 58 000 migrantes et migrants haïtiens, dont plus de 30 mille en Floride, selon le journal améri- cain Los Angeles Times, et 5 mille à New- York, regagneront, à partir du 22 juillet 2019, leur statut d’avant le TPS et devien- dront, ainsi, sans papiers. « Haïti n’est pas encore prête, ni ne pourra pas absorber des milliers d’habitantes et d’habitants », réagit, au micro de Radio France internationale (RFI), le conseiller municipal de Little Haïti / New-York, Mathieu Eugene, qui promet, néanmoins, de faire un lobbying auprès du Congrès à Washington. Le point de vue, selon lequel la situation « s’est nettement améliorée » depuis 2010 en Haïti, argument à la base duquel les autorités américaines appuient leur décision, n’est pas partagé par plusieurs observatrices et observateurs avi- sés. La situation sociale, économique d’Haïti est, au contraire, « chaotique », selon eux. Des élus américains déplorent la déci- sion de l’administration Trump de mettre un terme au Statut de Protection Tempo- raire pour les Haïtiens.

Mme Yvette D. Clarke, Représentante du 9e district de New- York, regrette que l’administration Trump ait décidé de mettre fin au TPS pour les Haïtiens, malgré un lobbying intense et des appels appuyés, ces derniers temps, pour le renouvellement du statut temporaire. « Je suis vraiment indignée par la décision du 45e président des États-Unis, de mettre fin au TPS. Quand est-ce que la décence morale et la compassion pour les autres sont-elles devenues une question partisane, écrit-elle ? Selon Mme Clarke, « déporter des Haïtiens aux USA sous TPS dans 18 mois est la mau- vaise décision. Aussi simple que ça. C’est cruel et inadmissible. » Elle invite les membres du Congrès à supporter une loi d’exten- sion du TPS. De son côté, Pramila Jayapal, élue pour l’État de Washington à la Cham- bre des Représentants des États-Unis en 2016, souligne que cette décision est cruelle et ne sert pas les intérêts des États-Unis ou d’Haïti.

Altidor Jean Hervé

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