Plusieurs maisons incendiées à Lilavois 10, des dizaines de jeunes bastonnés, un nombre indéterminé d’arrestations, dont beaucoup de jeunes femmes, des exactions diverses, tel est le bilan d’une intervention musclée, dans l’après-midi et la soirée du jeudi 12 octobre 2017, d’agents encagoulés de la Brigade d’Opération et d’Intervention Départementale (BOID), à la suite de l’assassinat d’un de leurs frères d’armes, selon les témoignages recueillis par la presse. Certainement dans la détresse, plusieurs victimes requièrent justice, face aux exactions commises par les agents de la BOID, apparemment en représailles à l’assassinat dans des circonstances non encore déterminées d’un des leurs qui venait d’effectuer une transaction à une banque commerciale, d’après des sources concordantes. Dans la matinée du vendredi 13 octobre 2017, un juge de paix de la municipalité de Croix-des-Bouquets, accompagné par le président du conseil municipal, Rony Colin, s’est rendu sur place pour dresser un constat des maisons consumées à Lilavois 10 et un procès-verbal autour des témoignages de victimes.
Le conseil municipal de Croix-des-Bouquets promet d’accompagner les victimes dans leurs démarches (judiciaires et autres), en relation à ce qui est qualifié d’« acte criminel » des agents de la BOID par les habitants de Lilavois. Des interrogations pèsent sur le mode opératoire des agents de la BOID, auteurs de sévices sur ces gens, pendant qu’ils recherchaient des membres de gangs armés se faisant appeler baz mafya, dans la zone de Lilavois. Une apparence de « couvre-feu » a régné à Lilavois dans l’après-midi et la soirée du jeudi 12 octobre 2017, après les brutalités des agents de la BOID. La route principale de Lilavois a été vite désertée par les résidents, dont un grand nombre, traumatisés par le mode opératoire des agents de la BOID.
De temps à autre, au moment de cette intervention, des tirs d’armes sporadiques ont été entendus. En plus de menaces diverses, ces policiers nationaux de la BOID ont mis en joue plusieurs jeunes de Lilavois et les ont sévèrement molestés. Du sang a même giclé des blessures au corps des jeunes, sous les coups des agents de la BOID. À Lilavois 11, ils ont fait irruption dans un garage, où ils ont cassé une partie des pare-brises de deux véhicules en réparation, tout en malmenant sévèrement les mécaniciens qui y travaillaient. Ces mécaniciens déclarent avoir été rudement éprouvés par la violence des coups assénés par les agents de la BOID. Des photos de pare-brise cassés ont été prises, dans la perspective de démarches auprès d’institutions concernées, pour des suites légales appropriées.
Le calme a été retrouvé dans la matinée du vendredi 13 octobre 2017, à Lilavois. Les écolières et écoliers ont repris le chemin de l’école. Les activités commerciales ont normalement fonctionné, les transports publics aussi. Toutefois, les victimes à Lilavois 10 annoncent avoir perdu documents et matériels divers dans l’incendie « apparemment délibéré », mis dans leurs maisons par ces agents de la BOID. Ces victimes soulignent également être toujours sans nouvelles, depuis le jeudi soir du 12 octobre 2017, d’un nombre imprécis de leurs proches, emmenés par les agents de la BOID. Notons que devant ce déploiement d’armes lourdes de ces agents de la BOID, Beaucoup de résidents ont pris peur. Certains sont allés se réfugier ailleurs. D’autres, paralysés sur place par le choc de l’émotion, ont même déféqué sur eux-mêmes, tant l’effroi provoqué par les brutalités policières était fort.