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L’espoir d’un dialogue national

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Après plusieurs semaines de manifestations, de revendications populaires, de troubles et casses, d’arrestations arbitraires par certains miliciens, des libérations illégales par certains politiciens, et surtout après le gazage abusif et la bastonnade démesurée, orchestrés par la nouvelle « Gendarmerie Nationale Haïtienne » (GNH), la voix de la raison semble prévaloir sur la déraison politique, massivement médiatisée. Finalement, il semblerait que l’intransigeance du côté des opposants (militants et manifestants) et l’arrogance des gouvernants veulent laisser un espace au dialogue. Sans aucun doute, une convocation au dialogue est dans l’intérêt de tout citoyen haïtien. Et déjà, je félicite quiconque entreprendrait une telle initiative. Ai-je confiance que cela va aboutir à des résultats positifs et durables ? Si vous m’obligez à être sincère, je dirai carrément NON. Car l’incapacité de nos compatriotes de s’assoir autour d’une même table, sans être forcés par un étranger, pour trouver une solution viable aux multiples crises haïtiennes, a été démontrée à maintes reprises, durant ces trente (30) dernières années. Cependant, mon patriotisme me laisse convaincu de la nécessité et de l’urgence d’arriver à une vraie conférence nationale, comme l’avait si bien prônée le feu Dr Turneb Delpé.
Pour parvenir à l’œuvre gigantesque de l’indépendance, le 1er janvier 1804, il s’était avéré impérieux que nos ancêtres se livrent, bon gré, mal gré, corps et âme, à l’exercice combien difficile, du dialogue et de la compréhension mutuelle, avec les ennemis de la patrie, ne serait-ce que dans l’exclusive idée de leur reddition ou celle d’exiger des réparations et restitutions. On peut donc, en toute fierté, s’imaginer la nature des conversations entre les généraux Ayisyen, des alliances en apparence contrenature, en vue de triompher, par le biais d’un génie militaire inédit, sur l’armée de Rochambeau ? On pourrait également parler des conférences nationales de Bobo et de Charlemagne pour la reconstruction nationale, sans interférence des occupants. Que dire des jeunes qui, au péril de leur vie, dénonçaient et luttaient, par tous les moyens, contre la dictature criminelle des Duvalier ?   Malheureusement, ce qu’on appelle chez nous, dialogue n’est autre que conspiration, complot, trahison.
Trop souvent, on choisit plutôt les dialogues pareils à ceux qui avaient conduit à l’assassinat de notre Grand Père de la Patrie, Sa Majesté, l’Empereur Jacques 1er. Les conspirations pour organiser le meurtre de Sa Majesté, l’Empereur Henri 1er, que les historiens jusqu’à date font passer comme un suicide. Il est temps de se démarquer de ces causeries malignes qui semblent aboutir aux mêmes conclusions : « rache manyòk » ou « kale tèt ».   Dans l’immédiat, il nous faut un dialogue sérieux entre les fils et filles de la Patrie. Les vrais patriotes. La justice doit créer la plate-forme nécessaire pour initier tout dialogue national qui s’acheminerait vers une réconciliation nationale, incluant tous les secteurs de la vie politique et surtout toutes les classes sociales. Si les élus, les représentants du peuple, les militants politiques, refusent la voie du dialogue, ils ne sont pas dignes de nous représenter comme leaders ni dans les rues, ni au Parlement, ni à la Primature, encore moins au Palais national. Quand les pouvoirs démocratiques : le législatif, l’exécutif et la classe politique en général échouent dans leur mission d’œuvrer dans l’intérêt de la nation, la Justice a pour devoir d’accompagner le peuple dans la lutte contre quiconque œuvrerait contre notre grande nation.
En définitive, si on prend nos ancêtres, en particulier Dessalines, pour modèles de leaders Ayitien authentiques, peut-on oser considérer l’inconsciente et l’insouciante classe politique, s’interposant à tour de rôle en éternels gouvernants et opposants pour enfoncer davantage le pays dans la misère et la pauvreté la plus abjecte, comme des légitimes représentants des aspirations de cette nation si noble et de ce peuple si courageux? Vive la fraternité ! Vive Ayiti!
Rodelyn Almazor

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