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L’économie haïtienne vit de la diaspora

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Après deux années consécutives de recul, les envois de fonds des migrants vers les pays à revenu faible ou intermédiaire, enregistrent une hausse en 2017 totalisant 450 milliards de dollars, soit une progression de 4,8 %. C’est ce qui ressort de la dernière édition de la note d’information de la Banque Mondiale sur les migrations et le développement, publiée le 3 octobre 2017. Pour 2017, si la Banque Mondiale comptabilise également les envois de fonds à destination des pays à revenu élevé, le montant total des transferts dans le monde devrait atteindre 596 milliards de dollars, soit une hausse de 3,9 %. La Banque attribue cette augmentation des envois de fonds, à une croissance plus vigoureuse au sein de l’Union européenne, dans la Fédération de Russie et aux États-Unis. Cette année, le bloc Amérique latine et Caraïbes fait partie des régions qui devraient bénéficier de la plus forte hausse de ces flux. Les autres sont l’Afrique subsaharienne et l’Europe, ainsi que l’Asie centrale. L’Inde est toujours le premier pays destinataire, avec 65 milliards de dollars reçus cette année. Viennent ensuite la Chine (63 milliards), les Philippines (33 milliards), le Mexique (31 milliards, un montant record) et le Nigéria (22 milliards). En pourcentage du Produit Intérieur Brut (PIB) pour 2017, Haïti (31,2%), avec 2,4 milliards de dollars d’envois de fonds reçus, arrive deuxième du Top 5 des principaux bénéficiaires, immédiatement après la République kirghize (37,1%) et précédant le Tadjikistan (28%), le Népal (27,2%) et le Libéria (25,9%). Tendances régionales Les envois de fonds vers la région Amérique latine et Caraïbes devraient progresser de 6,9 % en 2017, et passer à 79 milliards de dollars. La croissance économique et l’amélioration observées sur le marché du travail aux États-Unis ont un effet bénéfique sur les flux destinés au Mexique qui recevra cette année un montant record de 31 milliards de dollars. L’Amérique centrale enregistre une hausse particulièrement substantielle. Cependant, les transferts devraient se tasser à 82 milliards de dollars en 2018. Au niveau régional, par contre, Haïti caracole en tête de ce classement, loin devant le Honduras dont les transferts représentent 18,4% du PIB, la Jamaïque (17,4%), El Salvador (16,7%) et le Guatemala (12,2%). Avec 8,7 milliards de dollars de transferts reçus en 2017, le Guatemala est deuxième dans la région, loin derrière le Mexique, et tient à une distance respectable, la République dominicaine (5,7 milliards de dollars), la Colombie (5,5 milliards de dollars) et El Salvador (5,1 milliards de dollars). Par ailleurs, la Banque Mondiale dénote deux nouvelles tendances de la migration internationale qui ont fait leur apparition dans la région de l’Amérique latine : les nouveaux flux d’Haïtiens au Brésil et au Chili et le Venezuela qui s’est transformé en pays d’origine en lieu et place d’un pays d’accueil pour l’Amérique latine. En 2016, près de 49 000 Haïtiens sont entrés au Chili où les Péruviens et les Boliviens sont le groupe majeur d’immigrants. Le PIB ou produit intérieur brut est un indicateur économique de la richesse produite par année dans un pays donné. Cet indicateur représente la valeur ajoutée totale des biens et des services produits sur un territoire national. Il est utilisé pour mesurer la croissance économique d’un pays. L’indicateur est aussi utilisé pour mesurer le niveau de vie des habitants. Selon des statistiques publiées par la Banque Mondiale, les transferts de la diaspora d’Haïti dans ce pays des Caraïbes représentent aujourd’hui 31 pour cent de son Produit Intérieur Brut (PIB). Quelques faits sont à signaler.

– Contrairement à ce qui se passe dans de nombreux pays, l’État haïtien ne s’est jamais penché sur le coût payé par les émigrés haïtiens pour envoyer de l’argent à leurs parents restés au pays. Aucune étude nationale ne compare les prix des transferts ni ne fait de recommandations.

– Si depuis 2010 l’État haïtien taxe spécifiquement chaque apport de la diaspora, il n’y a pas de transparence sur la question.

– Il n’existe non plus aucun plan articulé pour intégrer les transferts dans l’économie nationale. La diaspora paie nos factures, nos consommations, nos coups durs, mais leur argent n’irrigue pas le développement du pays. Chaque année, Haïti et chaque Haïtien deviennent de plus en plus dépendants de l’argent de la diaspora, mais nous ne faisons pas fructifier la manne reçue. Nous n’imaginons pas non plus qu’un jour elle se tarira. L’État, les banques, les familles, tout le monde ici vit au rythme de l’économie de la rente payée par la sueur de la diaspora, sans compensation ni aucune considération pour ces largesses que nous prenons pour un dû, un acquis auquel nous avons droit, tout simplement.

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