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La corruption joue à cache-cache avec le gouvernement

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La corruption, on en parle beaucoup ces derniers temps. Le président Jovenel Moïse en a fait le principal ennemi du pays qui en aurait cinq : la corruption, la corruption, la corruption, la corruption et la corruption. La corruption est cependant une activité concrète. D’une part, il y a des comportements répréhensibles et d’autre part, des bénéficiaires de deux camps égaux dans le crime : celui des corrupteurs et celui des corrompus. Le mercredi 18 octobre 2017, une fuite sur les réseaux sociaux a permis au grand public de savoir que la question de la surfacturation des kits scolaires commandés pour la rentrée des classes n’est pas enterrée. Si la commission d’enquête annoncée par le Palais national sur le sujet n’a jamais donné signe de vie, le commissaire du gouvernement, dans une correspondance adressée au directeur général de la Direction Générale des Impôts (DGI), a ressuscité l’affaire. Le magistrat veut des informations sur les cinq compagnies citées dans le dossier. La démarche est sans nul doute tardive. Toutefois, elle a le mérite de raviver l’attention sur le premier scandale de l’administration Moïse-Lafontant. Un ministre, celui des Affaires sociales et du Travail, avait été démis de ses fonctions, à la suite des accusations portées dans le cadre de l’affaire de la surfacturation des kits. L’administration Moïse/Lafontant a fait le pari de « zéro corruption », mais la tâche semble être rude. Et elle devient encore plus compliquée quand ça vient de l’intérieur. En effet, des « cas de fraudes » semblent avoir été constatés dans des opérations effectuées sur un compte du ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT), ouvert à la Banque Centrale, au No 111205081. Dans une correspondance du ministère de l’Économie et des Finances, adressée au ministre de l’Intérieur, Max Rudolph St-Albin et datée du 12 octobre 2017, il est révélé ce qui suit : –          «1) Un chèque portant le No 65057, émis par le MICT au montant de 50 000 gourdes, à l’ordre du CASEC de la 9e Section de Citronnier (commune de Léogâne), a été encaissé deux fois à la banque, pour deux montants différents : 50 000 gourdes et 3 132 000 gourdes. Les deux transactions sont effectuées le 28 septembre 2017. –           «2) Un deuxième portant le No 65 059, émis par le MICT au montant de 50 000 gourdes, à l’ordre du CASEC de la 1re Section de Haut-Maribahoux (commune de Ouanaminthe), a été également encaissé deux fois pour deux montants différents : 50 000 et 3 150 000 gourdes. Les deux transactions ont été effectuées les 25 et 27 septembre 2017 ». –          «3) Un troisième chèque portant le No 65 159, au montant de 1 215 000 gourdes a été encaissé le 29 septembre 2017 alors que ce numéro de chèque n’est même pas encore en utilisation et fait toujours partie des chèques vierges, détenus par votre administration », lit-on dans cette lettre reçue au ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, le 16 octobre 2017». La correspondance a été signée pour le ministre de l’Économie et des Finances, Jude Alix Patrick Salomon. « De toute évidence, nous sommes en face d’un gros réseau de faussaires. Une enquête administrative a été menée sur le dossier, saisi aussi par la justice », a confié le ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, Max Rudolph Saint-Albin qui regrette que ce dossier soit ébruité sur les réseaux sociaux. Cela pourrait faire fuir ces faussaires qui ont reproduit la signature du ministre et celle du comptable public au MICT, a expliqué Max Rudolph Saint-Albin. L’équipe tèt kale ne semble pas près de se reposer avec l’histoire de la corruption qui est le cancer qui gangrène l’État haïtien depuis plusieurs décennies. À cet effet, la commission éthique et anti-corruption du Sénat devrait produire son rapport sur la gestion des fonds de PétroCaribe cette semaine. Le rapport tant attendu sera disponible le 26 octobre 2017, précise le président de cette commission, Évalière Beauplan. C’est un rapport qui identifie toutes les personnalités impliquées dans la dilapidation de 3 milliards de dollars, martèle M. Beauplan. Il a toutefois assuré qu’aucune personnalité ne pourra infléchir sa position, dénonçant les pressions de certaines personnes indexées dans le rapport. Il promet de ne rien ajouter ni retrancher pour satisfaire certains acteurs. Le rapport s’étend sur une période de huit (8) ans de gestion des fonds de PétroCaribe. M. Beauplan donne l’assurance que son équipe à pu approfondir les investigations réalisées par la commission Latortue. Il fait remarquer que ceci a permis de toucher un plus grand nombre de personnes. Aucune infrastructure n’a été réalisée avec les fonds de PétroCaribe, lance M. Beauplan, promettant des visites sur les sites, en compagnie des journalistes. Il estime indispensable que les noms des personnes impliquées dans la corruption soient publiés afin de favoriser les poursuites judiciaires. Le chef de file de PONT, promet de fournir des détails techniques sur les divers dossiers de PétroCaribe. Ce sera un rapport impartial, promet le sénateur proche de Fanmi Lavalas. Dans la même lignée, le député Joseph Manès Louis a mis en cause le Sénat de la République qui se soit converti, a-t-il dit, en caisse de résonnance du pouvoir en place. S’interrogeant sur la résolution votée par la Chambre haute pour exiger la révision des contrats passés entre l’État haïtien et les firmes qui produisent et revendent de l’énergie à l’Electricité d’Haïti (EDH), M. Manès Joseph Louis a fait savoir que bien qu’il reconnaisse le principe de la séparation des Chambres, il se doit aussi de reconnaître que ce n’est pas la protection des intérêts de l’Etat qui guide le Sénat. « Le Sénat n’est rien d’autres qu’une caisse de résonnance du pouvoir. Le fait est qu’il n’a aucune explication sérieuse pour justifier son interférence dans cette affaire, d’autant que sa résolution n’a aucune force contraignante. L’empressement du Sénat à voter cette résolution montre clairement qu’il y a anguille sous roche. Ce à quoi on assiste, c’est un complot entre le pouvoir et sa majorité parlementaire contre des compagnies productrices d’énergie. Le gouvernement fait campagne contre certains membres du secteur privé, pendant qu’il donne des privilèges à certains autres. Ce que le Sénat fait, c’est de la politique politicienne, c’est appuyer, pour des objectifs lucratifs, le gouvernement contre les compagnies qu’il taxe de marchands de « black-out », qui font aujourd’hui affaire avec l’État », a dit le député Manès Joseph Louis.

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