Aucune société, aucune nation, sur la base de l’ignorance, la médiocrité, l’incompétence, l’oisiveté, le vandalisme, le mercantilisme, le clientélisme et le mercenariat politique, la corruption et de l’injustice généralisées, de la division, l’exclusion et la marginalisation culturelle, sociale, politique et économique, de l’apatridie, ne saurait prétendre sortir des ornières de la pauvreté et du sous-développement. De très tôt, le premier et le plus grand des Ayisyen, en l’occurrence, l’Empereur Jacques 1er, né Jean-Jacques Dessalines, l’avait compris. D’où la raison du sacrilège qui nous pèse encore sur la conscience, après 211 ans. L’idéal dessalinien était en avance sur le temps, tout comme les luttes pour l’émancipation des noirs en particulier, et de la race humaine en général, n’ont pas manqué de fouetter les racistes, les exploiteurs et les esclavagistes. Désormais Dessalines ne nous appartient plus exclusivement. Il orne les annales de l’histoire universelle, quant aux contributions de « l’Idéal » qu’il a préconisé et qu’il nous a légué par rapport aux luttes d’émancipation des peuples asservis et discriminés à travers le monde. Sans intension aucune de plonger la mémoire des héros et précurseurs de notre indépendance dans une polémique et une controverse gratuite et stérile, convenez avec moi que si la nationalité de la plupart de nos ancêtres, voire même de certains de nos dirigeants actuels nage dans un univers d’incertitude et dans la confusion, celle de Dessalines constitue une exception à la règle. Homme de vision, de conviction et de caractère, intègre, intrépide, redoutable et impitoyable face à l’exploitation, l’exclusion et l’exploitation de l’homme par l’homme, lâchement il a été éliminé pour qu’Ayiti devienne ce qu’elle est aujourd’hui. Le jour où nos dirigeants se décideront véritablement de suivre l’exemple de Dessalines, nous aurons une bien meilleure Ayiti, où il fera bon vivre, dans un climat de paix, de sérénité, de réconciliation de la nation ayisyèn, dans l’unité, l’équité et le progrès. Jean Camille Étienne, 17/10/17 Cray